Bonjour,
Pourquoi un Ashkénaze doit dire "Baroukh Chem Kévod Malkhouto Lé'olam Va'èd" après avoir dit la Brakha sur les Téfilines de la tête ?
J'ai vu que c'était parce qu'on prend en considération les avis disant qu'il ne faut pas dire cette Brakha, mais si on prend en compte ces avis et qu'on craint une Brakha Lévatala (bénédiction en vain), pourquoi tout simplement ne pas réciter la Brakha, comme la coutume Séfarade ?
Si on considère qu'il faut faire la Brakha sur les Téfilines de la tête, c'est donc qu'on considère que la Halakha est comme telle et il n'y a donc pas besoin de craindre les autres avis.
Merci d'avance pour votre réponse.
Bonjour,
Votre question a été soulevée par de très nombreux décisionnaires.
Je vous félicite d'avoir mérité une étincelle de leur génie.
En fait, selon les décisionnaires Ashkénazes, la Halakha est claire : il faut, également, réciter une Brakha avant la pose des Téfilines de la tête, comme le pense Rabbénou Tam [Brakhot 60b, Tossefot, passage Acher] car : 1. Il s'agit de deux Mitsvot différentes et, 2. Les Téfilines de la tête ont une sainteté particulière. Voir Choul'han 'Aroukh Harav, chapitre 25, Halakha 13-14 et Halakha Broura, volume 2, page 30.
Donc, selon les Ashkénazes, il n’y a aucun doute à ce sujet et il n’est absolument pas obligatoire de dire : Baroukh Chème Kevod Malkhouto Lé'olam Va'ède.
Cependant, d’après certains décisionnaires, étant donné qu’il existe une discussion à ce sujet, il est BIEN de dire Baroukh Chème …
Voir Choul'han ‘Aroukh - Ora’h ‘Haïm, chapitre 25, fin de la Halakha 5 et Michna Broura, passages 21, 31.
Il est à noter que selon le Levouch [Rabbi Mordekhaï Yaffe / 1530-1612], il n’est absolument pas nécessaire de dire Baroukh Chème… pour ne pas que l’on puisse croire qu’il soit possible d’agir de la sorte pour toute autre Brakha [réciter une Brakha lorsque l’on a un doute et dire Baroukh Chème…]. Voir Eliya Rabba [Rabbi Elyahou Wolf Chapira], passage 10.
Selon l’auteur du ‘Arokh Hachoul’han [Rabbi Ye’hiel Mikhel Halévi Epsteïn / 1829-1908], la raison pour laquelle il faut dire Baroukh Chème… n’est absolument pas du fait que l’on craigne une Brakha en vain.
C’est, « tout simplement », une louange mettant en évidence notre volonté que l’attachement avec Hachem soit pour l’infini, et, ce, comme nous le souhaitons après avoir récité la première phrase du Chéma’.
Voir ‘Aroukh Hachoul’han, chapitre 25, Halakha 12-13.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.