Bonjour Rav,
Pourquoi appelle-t-on toujours après leurs examens ainsi que leur réussite d'entrée dans le peuple d'Israël devant un Beth Din reconnu en Israël les Goyim "convertis" ?
J'ai entendu des réflexions humiliantes à leur sujet dans la communauté (ils ont une tache, ou bien une tare, leur sang ne sera jamais juif etc.), et je suis scandalisé.
Quand un élève étudie à l'université pour devenir chirurgien, à la fin de ses études, il sera diplômé. Cet élève n'est plus étudiant, mais chirurgien !
A votre avis, un Goy qui se convertie au Judaïsme devient "juif" ou bien "converti" ?
Quand il monte à la Torah, pourquoi "Ben Avraham Avinou" ? N'est-ce pas nous qui lui mettons une marque afin de mieux le reconnaître au sein de l'assemblée ? Pourquoi ne pas l'appeler tout simplement "Ben Israël", ce serait plus juste et plus honorable pour lui, car il ne fait plus partie des nations païennes qu'il a quitté avec beaucoup de souffrances et humiliations.
Merci Rav de m'éclairer sur ce sujet.
Bonjour,
Vous posez une excellente question.
D’ailleurs, dans les Chroniques 1, chapitre 4, verset 18, la fille de Pharo est qualifiée de « Yéhoudiya » - judéenne - et non de convertie.
Dans le Talmud Méguila 13a, nos Sages affirment que c’est du fait qu’elle a abandonné le culte idolâtre de son père.
Votre question a été posée dans le Zohar, dans le volume 2, page 70a ainsi que dans le volume 3, page 14b. Voir Guérout Véguérim, pages 92 et 97.
Première référence
Rabbi Elazar demande :
« Pourquoi le converti est nommé "Guère" et pas "plus que cela" ? »
Rabbi Chimon répond [l’explication proposée ci-après n’engage que l’auteur de ces lignes] :
« Car jusqu’à la troisième génération, dans le Ciel on attend de voir son comportement. Mais à partir de la troisième génération, il est appelé juif à part entière. »
Seconde référence
Le mot « Guère » - « étranger », a été choisi pour mettre en valeur son courage d’abandonner les siens et rejoindre un entourage qui lui est totalement inconnu.
De nos jours, le terme « converti » est couramment utilisé, mais à mauvais escient.
Cela est bien triste.
Il est à noter qu’il est strictement interdit de rappeler à un converti son passé.
Ceci est mentionné explicitement à plusieurs endroits de la Torah et du Talmud.
Voir :
Chémot, chapitre 22, verset 20,
Chémot, chapitre 23, verset 9,
Vayikra, chapitre 19, verset 33,
Talmud Baba Métsia 59b,
Rambam, Hilkhot Mékhira, chapitre 14, Halakha 15-16,
Choul’han ‘Aroukh - ‘Hochen Michpat, chapitre 228, Halakha 2.
Les personnes auxquelles vous faites allusion dans votre question transgressent de très graves interdictions.
Qu’Hachem leur purifie le cœur et leur ouvre les yeux.