Bonjour,
Lors du Séder, les questions posées par l'enfant sage et l'enfant impie sont toutes deux citées de versets de la Torah dans lesquels la Torah nous donne la réponse à leur donner.
Pourtant, les réponses que donne la Haggada sont différentes de celles données par les versets.
Pourquoi la Haggada ne donne pas les réponses que la Torah cite explicitement ?
Merci.
Chalom Ouvrakha,
Excellente question, et nous allons nous limiter aux réponses les plus basiques.
Je vais juste, avec votre permission, la reprendre pour l'expliquer à nos lecteurs.
Dans la Torah, nous constatons à quatre reprises, une question concernant la sortie d'Égypte, avec quatre formulations différentes et quatre réponses différentes aussi.
Cela a poussé nos Sages à conclure qu'il s'agit de quatre types de personnes différentes qui ont posé quatre questions différentes.
- Parachat Vaét'hanan chapitre 6, versets 20 à 25, lorsque ton fils te ''questionnera'' ''demain'' quel est le sens de ''toutes'' ces lois confondues...
Le sage "questionne" il n'affirme pas,
Aussi, le sage aussi accomplit les Mitsvot, et seulement après ["demain"], il pose des questions car il ne fait pas dépendre l'accomplissement de sa compréhension.
Et enfin, le sage pose des questions sur "toutes" les lois : tout l'intéresse.
Et la Torah lui répond en lui racontant l'histoire de notre esclavage, etc.
Or, dans la Hagdada, nous rapportons sa question et nous lui répondons en lui disant que l'on ne peut pas consommer de dessert après l'Afikoman... Ce n'est pas du tout la réponse de la Torah ?! [Voilà votre question.]
Réponse : la Haggada nous écrit "Af" Ata Emor Lo", et "même" toi, tu lui répondras. Le sens est le suivant : il va sans dire que nous devons lui donner une réponse correspondant à toutes ses questions [comme cela est mentionné dans la Torah]. La Halakha concernant l'Afikoman [mentionnée dans la Haggada] est la dernière des lois de Pessah. Ce qui signifie que nous devons TOUT lui dire [jusqu'au dernier détail] sans le laisser sur sa faim.
- Parachat Bo chapitre 21, verset 21 : Moché ordonne aux enfants d'Israël de prendre un sacrifice. Ensuite les versets 24 jusqu'à 27 mentionnent la question des enfants lorsque nous arriverons en Israël : "Vous observerez ces préceptes et ce sera, lorsque vos enfants vous "dirons" quel est le sens de ce culte, vous "direz", c'est le sacrifice qu'Hachem nous a ordonné de faire lors de notre sortie d'Égypte."
Ici, il s'agit d'un enfant méchant, puisqu'il affirme, il "dit" [il ne DEMANDE pas]. Donc, on ne lui "répond" pas, on lui "DIRA". Lorsqu'il n'y a pas de question, il n'y a pas de réponse. Le méchant pose sa question sur le champ, et sa question porte sur une chose, "le sacrifice". Pour le reste, cela ne le dérange pas trop, mais le culte, l'offrande, cela le dérange.
Or, dans la Haggada, nous ne lui disons vraiment rien, puisque nous lui faisons grincer les dents, pourquoi ? Pourquoi ne pas donner au méchant la réponse écrite dans la Torah ?
Réponse : ici aussi, la Haggada écrit aussi "Af Ata Hakhé Ete Chinav", c'est-à-dire que nous lui disons la réponse de la Torah, mais s'il ne l'accepte pas, alors on lui fera grincer ses dents. Certains veulent dire que l'on ne parle plus au méchant, mais nous disons à haute voix ce que la Torah écrit sur ce sujet, car le méchant n'a pas posé de question, il a affirmé ses idées.
- Pour les deux dernières autres Parachiot, Parachat Bo chapitre 13, les réponses données dans la Haggada sont parallèles à celles écrites dans la Torah.
Kol Touv et Pessa'h Cachère Vésaméa'h.