Bonjour Rav,
Dans Samuel, chapitre 2, la peine reçue par Eli pour ses fils est grande.
Pourquoi le péché de ses deux fils se répercute sur les générations à venir, qui n'ont rien commis comme péché ?
Bonjour,
1. Vous faites allusion au chapitre 2 de Samuel 1, versets 30-36 et chapitre 3 de Samuel 1, versets 11-14.
2. Je renforce votre question en disant que le verset dit explicitement :
« Les pères ne doivent pas être mis à mort pour les enfants, ni les enfants pour les pères : on ne sera mis à mort que pour sa propre faute ».
Dévarim, chapitre 24, verset 16.
3. Une question identique peut se poser sur ce que nous dévoilent nos Sages - Talmud Nédarim 32a - à propos de l’exil en Egypte faisant suite à un manquement de la part d’Avraham Avinou.
Pourquoi les Bné Israël devraient-ils souffrir en Egypte à cause d’une faute de leur ancêtre, des décennies auparavant ?
4. Idem pour la « peine de mort » qui s’est abattue sur l’humanité suite à la faute du premier homme - Adam Harichone.
Pourquoi devrions-nous êtres, tous, mortels suite à la faute d’Adam et ‘Hava, les premiers êtres humains sur terre ?
5. Idem pour la faute du veau d’or.
Après la faute, Hachem dit à Moché Rabbénou :
« Je t’écoute, et Je ne les détruirai pas tous ensemble ».
Mais il ne s’agissait que d’une rémission partielle, non d’une annulation.
Voir Rachi, passage Ouvyome Pokdi et Rav Elie Munk dans La voix de la Torah sur Chémot, chapitre 32, verset 34 ainsi que Rachi, passage Arbaïm Chana sur Bamidbar, chapitre 14, verset 33.
Rachi ajoute :
« Il n’est pas de punition qui vienne sur Israël sans qu’il n’y ait une part de punition pour la faute du veau d’or ».
Le Rav Munk explique :
« Car tout péché commis par les hommes porte l’empreinte du péché du veau d’or : il y entre une part de l’esprit qui inspira cette faute, c'est-à-dire l’envie d’une plus grande liberté des mœurs ».
La voix de la Torah sur Chémot, chapitre 32, verset 34.
« La faute du veau d’or ne peut être complètement effacée parce qu’elle a laissé une empreinte indélébile sur le peuple : tous les péchés commis par le peuple sont dus, en partie, aux séquelles du veau d’or. La faute ne s’installe pas dans le vide et nous sommes les héritiers de notre histoire ».
Le ‘Houmach, édition Edmond J. Safra, pages 536-537.
Le Maharal de Prague nous offre une explication semblable.
Voir Guevourot Hachem, chapitre 9, page 55.
Bien qu’il s’agisse d’enseignements d’une très grande profondeur.
Qui peut oser vouloir comprendre les voies d’Hachem ?
Je pense qu’il est possible de comprendre la réponse à votre question grâce celles du Maharal et de Rav Munk.
Seconde réponse
Dans sa miséricorde, Hachem a accepté de ne pas punir tout le peuple immédiatement - suite à la faute du veau d’or - mais Il a déclaré qu’à l’avenir, à chaque fois que les Bné Israël fauteraient, ils subiraient une partie de la punition qu’ils auraient dû recevoir à cause de la faute.
Le ‘Houmach, édition Edmond J. Safra, pages 536-537.
De même, en ce qui concerne la faute des enfants d’Eli Hacohen - Hachem, dans Sa miséricorde, a étalé la punition, d’une manière assez douce, sur les différentes générations à venir, au lieu qu’elle s’abatte avec force, sur quelques personnes, uniquement.
Voir Méam Loez sur Samuel 1, chapitre 3, verset 12, note 37.
Troisième réponse
Le Ari zal dévoile : lorsque la faute d’un père est transgressée d’une manière intentionnelle, elle peut avoir des conséquences sur ses enfants, comme cela peut être déduit de Chémot, chapitre 34, verset 7 [où le terme employé est ‘Avon et non, ‘Het, comme dans le verset cité plus haut - Dévarim, chapitre 24, verset 16].
Voir Michbetsot Zahav [Rav Shabtay Sheptel Weïss] sur Samuel 1, chapitre 3, versets 12-14 au nom du Ari zal.
Nos Sages dévoilent :
1. Chacun des descendants de ‘Hofni et Pin’has [les enfants d’Eli Hacohen] investissant des efforts dans l’étude de la Torah et dans l’accomplissement de la Mitsva de ‘Hessed sera épargné de la punition dont il est question dans les versets [mentionnés au début de cette réponse].
Voir Talmud Roch Hachana 18a.
2. Grâce aux prières incessantes, les descendants de ‘Hofni et Pin’has peuvent, également, être épargnés des punitions.
Voir Talmud Yéroushalmi, Sanhédrin, chapitre 1, Halakha 2, à propos du récit concernant Rav Kahana.
Tout n’a pas été dit à ce sujet.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.