Bonjour,
Si les âmes des non-juifs ne peuvent saisir l'essence spirituelle des textes de la Torah orale, pourquoi leur interdit-on d'étudier la Torah et tous les textes sacrés ?
Merci.
Au revoir.
Chalom Ouvrakha,
Il y a de grandes contradictions au sujet de l'interdiction d'enseigner la Torah à un non-juif, et on ne peut rentrer dans le cadre de cette réponse dans tous les détails.
En bref, le Talmud nous enseigne (Sanhédrin 59a) que le non-juif peut étudier les lois qui le concernent, et il en est même félicité.
Le Méiri sur place nous explique que l'étude de nos lois lui est interdite pour ne pas que l'on pense qu'il est juif. Cependant, il précise que, si l'étude de celui-ci est en vue d'une future conversion, cela lui est permis, car, en effet, il arrivera à se parfaire par la suite.
Le Rambam (Mélakhim 10-9) est catégorique à ce sujet et ne permet que l'étude des Mitsvot qui concernent le non-juif.
Mais, curieusement, dans ses responsas, le Rambam lui-même (responsa 453) fait une différence entre les non-juifs qui ne croient pas que la Torah a été donnée par D.ieu (comme les musulmans) et pour qui il est interdit d'étudier la Torah, et les non-juifs qui croient à la Torah et à son don par D.ieu (comme les chrétiens etc.), pour qui il sera permis d'étudier la Torah, car ils n'en viendront pas à la mépriser suite à leur incompréhension éventuelle.
Enfin, pour en revenir à votre question, certains Rabbanim sont d'avis qu'effectivement il est permis d'enseigner la Torah écrite à un non-juif (voir responsa Méchiv Davar tome 2-77 et Maharats Hayout sur le traité Sota 35b), et que la raison d'interdire la Torah orale c'est de ne pas en venir à croire que ce non-juif est juif.
D'autres pensent que la Torah ne peut pas leur être enseignée, mais les Prophètes et Hagiographes, oui (Chilté Guiborim dans 'Avoda Zara 6, et Béèr Chéva' rapporté dans le Maguen Avraham 334, 17).
Il ressort des enseignements de nos Sages dans le Talmud Sanhédrin 59a qu'il y a deux autres autres raisons à l'interdiction en question :
1. La Torah est l'héritage exclusif du peuple juif. Ceci est déduit du verset dans Dévarim, chapitre 33, verset 4. Un non-juif qui étudie la Torah transgresse, donc, l'interdiction de voler, qui est l'une des sept lois Noa'hides.
2. La Torah est considérée comme la fiancée du peuple juif. Un non-juif qui l'étudie commet une sorte "d'adultère" passible de punition. Il s'agit là d'une notion hors du commun qui mérite une réflexion en profondeur.
Kol Touv.