Chalom Rav,
J’ai du mal à comprendre pourquoi Hachem a endurci le cœur de Pharaon lors des 10 plaies.
Pourquoi ne l'a-t-Il pas jugé en lui laissant complètement le libre arbitre, car on doit normalement être jugé sur nos actions en ayant véritablement notre libre arbitre ?
Merci beaucoup à vous.
Bonjour,
Introduction
Dans Chémot 7, versets 13-14, on remarque que Phar’o endurcit son cœur, refuse obstinément de libérer les Bné Israël malgré les signes miraculeux dont il est témoin et se refuse à croire qu'Hachem et le Roi des rois. Il en est de même dans Chémot 8, verset 28 et Chémot 9, verset 34, Phar'o persiste avec fermeté dans son refus.
Dans Chémot 10, verset 1, Hachem dit à Moché Rabbénou : "Rends toi chez Phar'o car [là] J'ai endurci son cœur". En fait, ceci a été annoncé à Moché Rabbénou au chapitre 7, verset 3.
Première réponse
Le Ramban [Chémot 7, verset 3] pense que Phar'o et toute l'Egypte n'ont été punis que pour leur cruauté intentionnelle et délibérée envers les Bné Israël, et ceci s’est passé bien avant que le cœur de Phar'o ne soit endurci. Hachem n'endurcit son cœur que pour tous comprennent bien la raison pour laquelle il est puni.
Seconde réponse
Le Ramban ajoute : Au cours des cinq premières plaies, Hachem n’a pas touché au libre-arbitre de Phar’o ; Il l’a simplement laissé choisir de son propre gré de s’opposer à la volonté divine. Si Phar’o s’était sincèrement repenti, sa « Techouva » aurait été acceptée et il aurait évité d’autres plaies, mais il a persisté dans son entêtement et n’éprouva aucun remords pour sa cruauté. C’est alors, qu’Hachem retira Son aide qu’Il envoie pour aider ceux qui font Techouva et bien entendu, il sombra dans le refus et l’obscurité. Rav Dessler explique que l’endurcissement de son cœur était la conséquence naturelle des ses fautes et comme nos Sages disent : « Celui qui veut se purifier est aidé d’En Haut ; celui qui veut se souiller, on lui en donne l’occasion ».
Voir Le ‘Houmach, édition Edmond J. Safra, pages 345-346 et Le Midrach raconte, Chémot, pages 90-91.
Voir également Rambam, Hilkhot Techouva, chapitre 6, Halakha 3 :
"Il est possible qu’un homme commette une grave faute ou de nombreuses fautes jusqu’à ce que la justice divine veuille que le châtiment de ce pécheur pour ces fautes délibérées soit que la possibilité de se repentir lui soit retirée, et qu’il n’ait pas la possibilité de se repentir de sa faute, afin qu’il meure et soit effacé du fait de sa faute.
C’est ce que dit le Saint Béni soit-Il, par l’intermédiaire de Isaïe : « Que le cœur de ce peuple soit épaissi, que ses oreilles soient assourdies, que ses yeux soient hébétés, de peur que ses yeux ne voient clair, que ses oreilles n’entendent, que son cœur ne comprenne, qu’il ne s’amende alors et ne soit sauvé. C'est-à-dire qu’ils fautèrent de plein gré, et multiplièrent leurs fautes jusqu’à ce qu’ils furent punis de ne pas avoir accès au repentir, le remède »."
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.