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Pourquoi en demander autant aux femmes ?

Rédigé le Mercredi 30 Août 2017
La question de Elicheva M.

Bonjour,

Merci de l'opportunité de poser nos questions à des Rabbanim.

Alors voilà, j'ai une question qui relève certainement d'un manque de Emouna (foi en D.ieu), mais elle me tracasse.

Je n'arrive pas à comprendre comment peut-on en demander autant de la femme juive. Je m'explique.

Nous devons assumer énormément de tâches à plusieurs niveaux (affectives, éducatives, ménagères, professionnelles etc.), et, lorsque nous espérons avoir un peu de repos pour recharger les batteries, nous avons systématiquement le Chabbath à préparer, une fête à organiser avec souvent plusieurs repas consécutifs etc.

Je précise que j'ai Baroukh Hachem la grande chance d'avoir un mari adorable, compréhensif et aidant. Je précise également que j'ai appris à bien m'organiser et à préparer en avance. Mais les faits sont là.

Je suis loin de ma famille, et le matin-même de mon accouchement, je récurais pour Pssa'h. A peine accouchée, il fallait préparer les repas de Yom Tov. Et ainsi de suite.

J'ai un poids écrasant de tout ce qu'une femme juive doit assumer, et j'en viens à appréhender le Chabbath ou la fête qui arrive.

Je suis jeune, et, pourtant, j'ai le sentiment d'être vieille avant l'âge, à devoir travailler sans cesse. Je me surprends depuis quelque temps à éprouver de la colère, voire de la révolte devant la charge imposée...

Je cherche à donner un sens à tout cela et un apaisement.

Merci de votre écoute, que des bonnes choses.

La réponse de Rav Avraham TAIEB
Rav Avraham TAIEB
6660 réponses

Chère Elicheva,

Je vous comprends très bien.

En effet, les tâches à assumer pour la femme dans la société moderne sont nombreuses.

En fait, l'égalité des sexes et les besoins qui ont été créés par la société moderne ont poussé la femme à sortir travailler comme l'homme, à la différence que la femme a en plus les tâches ménagères, ainsi que les grossesses et les accouchements. C'est un véritable problème, dans la mesure où on ne sait plus se contenter de peu comme à l'époque de nos grands-parents, et le salaire de l'homme ne suffit donc plus, à moins qu'il ne ramène à la maison un salaire bien au-dessus de la moyenne.

Je ne pense pas que l'on puisse faire machine arrière et revenir à l'époque de "la petite maison dans la prairie", alors il faut se motiver en se répétant cet enseignement de nos Sages : "Léfoum Tsa'ara Agra'' "d'après l'effort, le mérite". D'après ce principe, votre mérite est immense madame, car, bien entendu, vous assumez tout cela pour faire grandir une famille dans la Torah et les Mitsvot.

Baroukh Hachem, vous avez "un mari adorable", pour reprendre vos termes, et c'est une grande qualité que vous avez de savoir le reconnaître. Serrez-vous les coudes et faites part de vos sentiments à votre mari (mais sans l'accuser, sans quoi cela se terminera en dispute), et vous verrez que, parfois, le mari attend moins de la femme que ce qu'elle croit, et alors, dans les moments où vous n'en pouvez plus, vous pouvez descendre la barre.

En effet, je suis sûr qu'il est plus bénéfique et agréable pour une famille d'avoir moins de salades sur la table de Chabbath, mais une maman plus détendue, ou une maison moins astiquée pour Pessa'h, et une maman qui n'arrive pas le soir du Séder sur les rotules.

A titre d'exemple, ma femme a grandi dans une maison où la propreté et le ménage étaient "sacro-saints", et, avec le temps, elle a appris à relativiser et à mettre les priorités à leur place. Bien sûr, la propreté a son importance, mais pas sur le compte de notre santé nerveuse et psychologique, ni sur le compte de notre Chalom Bayit ou de l'éducation des enfants, qui pourraient devenir victimes de cris et de reproches disproportionnés.

Qu'Hachem vous donne la force de continuer et de relativiser.

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