Pourquoi doit-on racheter l'aîné d'un âne ?

Bonjour,

1. En effet, l’âne est le seul animal non-Cachère doté du statut de premier-né. Selon Rabbi Ovadia Sforno, cet animal symbolise la sortie d’Egypte, car les Egyptiens ont tellement pressé nos ancêtres de s’en aller qu’ils n’ont pas eu le temps de se procurer suffisamment de chariots pour transporter leurs biens.

Ils ont donc dû charger tous leurs bagages sur des ânes qui, en temps normal, n’auraient jamais pu porter des fardeaux aussi lourds. Ils n’y sont parvenus que grâce à l'un des nombreux miracles de la sortie d’Egypte ; et c’est pourquoi ils méritent un traitement privilégié.

2. Rav Shimshon R. Hirsch fait remarquer que les ânes symbolisent les biens matériels [l’âne était la bête de somme pour les biens mobiliers. Il était devenu symbole du bien-être tranquille et pacifique]. En donnant l’ordre de les racheter par un agneau, l’animal utilisé pour le Korban Pessa’h, et symbolisant la soumission du peuple d’Israël à Hachem, la Torah nous enseigne que les biens matériels doivent êtres dédiés au service divin.

Faire de la richesse une fin en soi, c’est la perdre, tout comme le propriétaire qui refuserait de racheter son âne, conformément à l’ordre d’Hachem, le perdrait, puisqu’il faudrait lui briser la nuque [Chémot, chapitre 13, verset 13].

Voir Le ‘Houmach, édition Edmond J. Safra, page 389.

3. Le verset dit : « Et si tu ne le rachètes pas, tu lui briseras la nuque ».

Le Rav Munk écrit : ce commandement exprime l’idée que les biens matériels - dont l’âne représente le prototype - sont consacrés à Hachem et que l’on ne peut en profiter pour sa personne qu’après les Lui avoir rachetés [soit en offrant un agneau ou même sa contre valeur - Cf. Talmud Brakhot 11a].

Quiconque croit pouvoir se les réserver pour ses besoins égoïstes [et ne se préserve pas de l’orgueil du propriétaire] leur « brise la nuque » et les détruit.

Le droit de propriété que le peuple juif recevra est lié à certaines conditions. Sa conservation dépend de sa volonté de mettre tous ses biens au service d’Hachem, c'est-à-dire au service de l’accomplissement de la tâche qui lui est assignée par Hachem.

Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.