Bonsoir,
Lorsque je prie, je ne comprends pas pourquoi D.ieu m'écouterait, moi.
Des millions de juifs avant moi ont prié pour le Machia'h, des juifs ont prié pour leur vie et sont morts.
Certes ils sont au ciel aujourd'hui et comprennent, mais dans ce monde-ci, nous ne comprenons pas.
Lorsque quelqu'un est malade, on va prier pour lui, mais D.ieu n'a pas besoin de nous pour savoir que cette personne est malade, si cette personne est bonne aux yeux de D.ieu, pourquoi l'Eternel aurait besoin de nous pour demander sa guérison ?
Et surtout, sachant par quoi notre peuple est passé, nos prières personnelles aujourd'hui semblent bien ridicules concernant la crainte dans laquelle notre peuple a pu être par le passé.
Quelle légitimité avons-nous au regard du passé ?
Merci par avance.
Chalom Ouvrakha,
Vous posez une excellente question, et il y a plusieurs ouvrages qui se sont penchés eux aussi sur ce problème.
En résumé, Hakadoch Baroukh Hou sait très bien ce dont j'ai besoin, et il n'est pas nécessaire de L'en "tenir au courant". De plus, sachant et connaissant mes manques et ne les ayant malgré tout pas comblé, cela signifie qu'Il en a décidé autrement, comment alors pourrais-je osé Le prier ?
La réponse est qu'il y a certaines choses que l'on ne pourra recevoir d'Hachem qu'après avoir pris conscience que c'est Lui et Lui Seul qui nous les donnera. Ce n'est pas pour Lui que nous prions, mais pour nous, pour arriver à cette prise de conscience. En effet, le manque dans lequel nous nous trouvons crée un besoin, ce besoin nous rapproche d'Hachem, et la meilleure façon que nous avons pour nous rapprocher d'Hachem est le "dialogue", la prière.
Parfois, Hachem a de toute façon décidé de ne pas donner telle ou telle chose, mais par le biais de notre prière, nous acceptons cette évidence que tout vient d'Hachem, même Son refus de donner ce que l'on demande, et c'est en cela que la prière nous apporte quelque chose, même si elle n'est pas exaucée.
Quant à nos prières, il n'y en a aucune qui va dans le vide, 'Hass Véchalom, comme l'explique et le démontre le Rav Pinkouss. Si ce n'est pas pour nous ou nos enfants, les prières auront tôt ou tard un impact sur nos petits-enfants ou sur d'autres personnes, qui, par leur mérite, auront la vie, la guérison etc.
On retrouve aussi dans la Torah plusieurs exemples d'événements qui devaient de toute façon se produire, comme par exemple la sortie d'Egypte qui a été promise à Avraham, et pourtant la Torah parle des Bné Israël qui ont prié et Hakadoch Baroukh Hou les a exaucés. C'est donc qu'il y a des choses qui sont prévues, mais qui ne peuvent se réaliser sans nos prières.
Je vous conseille de consulter le livre 'Alé Chour, tome 2, page 348, et le Maharal de Prague (Nétivot 'Olam), Nétiv Ha'avoda, chap. 3.
Kol Touv.