Bonjour Rav,
Pourquoi l’intensité des épreuves diffère-t-elle d’une personne à l’autre ?
En effet, je me rends compte que certaines personnes sont très éprouvées, tandis que d'autres le sont beaucoup moins !
Merci.
Bonjour,
Pour répondre à cette question, il faut d’abord expliquer pourquoi certaines personnes surmontent facilement leur mauvais penchant, sont animées d’un amour ardent pour la Torah et évoluent sans trop de peine dans leur travail personnel et leur crainte du Ciel alors que d’autres doivent mener un combat sans merci où chaque petite victoire se fait au prix de grands efforts.
Il s’agit de mystères que seul D.ieu peut élucider. Loin de nous la pensée de les comprendre. Cependant, le Ari zal nous fournit quelques éléments de réponse.
Nos Sages enseignent (Chabbath 145b) que lors du don de la Torah, les enfants d’Israël furent lavés de leur impureté et sanctifiés. Mais après la faute du Veau d’or, ils furent de nouveau souillés. Chacun des 600.000 juifs reçut alors comme mission de lutter de façon acharnée contre son Yétser Hara'. Certains se gardèrent de commettre la moindre faute. S’ils trébuchaient, ils veillaient à ne pas dépasser les limites permises. Ainsi, ils s’élevèrent spirituellement. A l’inverse, d’autres commirent faute après faute, jusqu’à finir par transgresser de graves interdits dont la punition est Karèt (retranchement du peuple juif) et même la mort.
Depuis, ces âmes doivent continuer à s’amender, chaque juif qui détient cette parcelle divine doit réparer ce qui a été abimé. Il doit finir le travail inachevé.
Celui qui s’est abaissé à ce moment a fauté en connaissance de cause, car tous les Juifs avaient la même perception de D.ieu. Il s’est donc créé ses propres barrières, il s’est lui-même compliqué la tâche. En dénigrant les petites épreuves, il a fini par tomber dans de grands pièges.
Une telle personne est donc tenue de se rattraper. Si elle termine sa vie dans cet état de déchéance spirituelle, elle doit revenir sur terre pour effectuer sa mission.
C’est ce qu’explique le Ari zal : l’homme renaît pour compléter ce qu’il n’a pas fini de réaliser. S’il ne lui reste pas grand-chose à terminer, il naîtra dans de bonnes conditions et sa tâche à accomplir sera aisée.
Chaque être humain est capable de briser les barrages qu’il s’est créés et chacun sait de manière très précise là où il en est et ce qu’il doit entreprendre.
C’est une chaîne qui se perpétue et les conditions de vie de chaque personne dépendent de l’état sans lequel elle a laissé son travail dans sa vie précédente.
En résumé, nous avons tous débuté au même niveau. Puis les chemins se sont séparés et chacun doit maintenant parachever sa mission sur terre.
Kol Touv.