Bonjour Rav,
Sachant qu'il existe une obligation de suivre le Minhag (coutume) de ses ancêtres (Séfarades ou Ashkénazes), comment expliquer qu'à un moment de l'histoire, des juifs aient décidé de changer leur Minhag Ashkénaze en Minhag 'Hassidique ('Habad ou autre) ?
Merci d'avance.
Chalom,
En effet, le Choul'han Aroukh (Yoré Déa chapitre 214, Halakha 1-2) nous enseigne qu'une coutume qui a été prise par une communauté, leur descendance est obligée de la suivre. Par exemple, les Ashkénazes ont coutume de ne pas manger des légumineuses à Pessa'h (Rama Ora'h 'Haïm chapitre 453, Halakha 1) ; cette coutume astreindra toutes leurs descendances de ne pas manger de légumineuses à Pessa'h.
Cependant, toute personne déménageant de manière définitive sera obligée de respecter les coutumes du lieu, et cela, bien que dans leur ville natale, il y avait coutume d'interdire et que dans leur nouveau lieu d'habitation, cela soit permis ; ils devront tout de même suivre la coutume de la ville.
Cela explique le fait que certains juifs ont changé leur Minhag (coutume), non pas par choix mais par obligation vis-à-vis de la Halakha en vue de leur nouveau lieu d'habitation.
Le Rav Ovadia Yossef (introduction du livre Yabi'a Omer, voir aussi tome 10, Yoré Déa responsa 9) a tranché qu'en Israël, tout nouvel arrivant doit suivre la Halakha selon le Choul'han Aroukh, qu'il soit d'origine Séfarade ou Ashkénaze. En effet, le Beth Yossef est considéré comme "Mara Déatra", c’est-à-dire le maitre spirituel d'Israël, et donc tout arrivant doit se plier à ses ordonnances (voir traité Chabbath 130). Cependant, le Rav Chalom Messas (Chémèch Oumaguèn) pense que les coutumes pratiquées en diaspora peuvent être conservées même en Israël.
D'autre part, dans le cas où une personne n'a pas reçu d'éducation religieuse par ses parents et qu'un Rav lui a enseigné la Torah, il lui sera permis de suivre les coutumes de son Rav (Pisské Téchouvot tome 1, page 575).
Dans votre question, vous évoquez le mouvement 'hassidique. En effet, celui-ci a été fondé par le Ba'al Chem Tov au cours du 18ème siècle. Le 'hassidisme n'a pas instauré de nouvelle coutume halakhique, mais une nouvelle voie dans la 'Avodat Hachem (service Divin), adaptée aux besoins de la génération, en accentuant l'importance de la joie, célébrée par ces fameuses réunions 'hassidiques (appelées "Tich" ou "Farbréguèn") autour du Rabbi (Admour), renforçant la foi et la ferveur dans la Téfila, etc.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Kol Touv.