Kvod Harav,
Comment comprendre qu'Avraham demande à D.ieu d'épargner les fautifs de Sodom et ne demande pas à D.ieu d'épargner Its'hak, un Tsadik innocent ?
Moché Rabbénou a demandé à D.ieu d'épargner le peuple d'Israël quand ce dernier a voulu le détruire (que vont penser les Goyim, etc.), et D.ieu a apprécié et agréé cette demande.
De même, Avraham pouvait argumenter que la mort du Tsadik Its'hak serait interprétée en mal vis-à-vis de D.ieu par les Goyim. Il aurait même pu dire : "Prends-moi, et épargne Its'hak", etc.
D.ieu n'aurait-Il pas apprécié ce type de comportement autant ou plus que l'acceptation de sacrifier son fils, sans tentative de le sauver ?
Kol Touv.
Chalom,
Je dois dire que votre question est percutante et déstabilisante !
On peut répondre avec des explications ésotériques, mais il faut aussi trouver une réponse selon le Pchat ( sens simple) et la différence est basique :
Quand Sodom doit être détruit, un ange est chargé de cette destruction, et non pas Avraham, qui en est simplement informé. Il s’agit donc d’une information passive qui aurait pu ne pas l’intéresser, comme lorsque certains d’entre nous entendent des informations concernant des catastrophes et/ou des destructions et qui ne prient pas.
Cependant, lors de la 'Akéda, c’est lui, Avraham, qui reçoit l’instruction de façon explicite d’ « élever son fils ». Il ne s’agit donc pas d’une information passive par laquelle il apprend que son fils est en danger.
D'ailleurs, dans un cas semblable de danger, Avraham prie et combat pour sauver Loth, son neveu.
La réponse en une phrase est que cela dépend donc d’où provient l’information.
Sur le plan ésotérique (Zohar), "ce fut le 3ème jour", qu’il vit la montagne pour immoler. Ici, le chiffre 3 fait référence à Ya'acov, qui est le troisième Patriarche. Avraham comprit donc qu’il n’allait pas tuer son fils Its'hak, puisqu’il devait avoir un fils (Ya'acov), le numéro 3 des Patriarches (donc il n’y a pas lieu de prier !).
Le Zohar demande alors quel est le mérite d’Avraham, et répond que son mérite était qu’il est allé faire aveuglément ce que D.ieu lui dit, contrairement à 'Hizkiya qui n’a pas voulu se marier sachant qu’il allait avoir un fils mécréant, et à qui le prophète a dit : "Pourquoi t’occupes-tu des secrets de D.ieu ? Toi, tu as une Mitsva de te marier et tu n’as pas à rentrer dans les calculs de D.ieu !".
Kol Touv.