Pourquoi avons-nous peur de l'inconnu ?

Bonjour,

Apparemment, vous faites allusion au concept d'anxiété anticipatoire : ceux qui la subissent ressentent une menace incertaine, imprévisible dans son incidence, son intensité, sa fréquence ou sa durée et elle entraîne chez certains, un sentiment généralisé d'appréhension et d'hypervigilance et une conduite d'évitement.

Ils éprouvent de la peur face à une situation ou à un objet sur lequel on manque d’informations et qui est perçu comme un danger : peur face à une situation dont l’issue n’est pas prévisible et donc, jugée désagréable. Peur d’introduire un élément de désordre dans un quotidien que l’on a toujours du mal à stabiliser. Peur d’avoir à modifier son comportement dans une configuration nouvelle de proximité. Peur d’ajouter de l’incertitude dans un environnement déjà perçu comme chahuté.

Logique, non ?

Le déclencheur de la peur de l'inconnu est assez souvent une expérience négative. Cela crée un lien défavorable entre la situation et un sentiment particulier ressenti. L’un des premiers filtres par lesquels passe l’information a pour but de vérifier si la situation est menaçante. Pour cela, les réseaux neuronaux accèdent à une sorte d’entrepôt des souvenirs d’expériences passées. S’il n’y trouve aucune information antérieure, il traite la situation comme une menace. Source : https://nospensees.fr/la-peur-de-l-inconnu-lune-des-peurs-les-plus-communes/

Nos grands-mères disaient au Maroc : Quiconque a été mordu par un serpent, aura peur [même] d'un lacet de chaussure !

Pour la peur obsessionnelle, ressentie de manière totalement irrationnelle [l'anthropophobie], il faudrait s'adresser à un professionnel de la santé.

En fait, pas si logique !

Dans son commentaire sur Bamidbar 9, versets 19-22, le Ramban explique que la Torah s'étend longuement sur le déplacement de nos ancêtres dans le désert pour souligner la façon dont ils se soumettaient à la volonté divine même lorsqu'ils devaient rester de longs jours en un lieu paraissant inhospitalier.

Après un long voyage, ils auraient parfois souhaité un repos plus long mais la nuée ne restait que quelques jours en place avant de s'élever et de leur annoncer qu'il fallait se remettre en route. Parfois, ils ne disposaient que d'une nuit de repos et devait prendre la route dès le lendemain. Parfois, ils marchaient toute la nuit puis se reposaient la journée et la nuit suivante. Voyant que la nuée demeurait sur place, ils défaisaient leurs bagages dans l'espoir que cette halte serait un peu plus longue. Or soudain, la nuée s'élevait.

Ces incertitudes rendaient le départ et le voyage plus difficiles que si le peuple n'avait pris qu'une nuit de repos. A chaque fois, cependant, le peuple se remettait en route ou s'arrêtait sans se plaindre, conformément à la volonté de D. Le 'Houmach, édition Edmond J. Safra, pages 827-828.

C’est pourquoi, plus tard, Hachem se vanta de Ses enfants et proclama : "Je te garde le souvenir de l'affection de ta jeunesse, de ton amour au temps de tes fiançailles, quand tu me suivais dans le désert [sans savoir où tu allais], dans une région inculte." Jérémie 2, verset 2.

N’est-ce pas aussi, l’enseignement de notre père Avraham quittant sa famille et son pays natal suite à l’ordre divin, sans avoir la moindre idée de la destination décidée par D.ieu.

Nous devons, donc, apprendre à avancer d’un pas « réfléchi » en nous appuyant sur le Créateur et Sa sagesse. Ainsi, nous ne craindrons, ni le feu, ni l’obscurité, ni l’inconnu. Il nous porte sur Ses ailes, donc, de quoi devrions-nous avoir peur ? Chémot 19, verset 4.

Il est à noter que nos Sages, les 'Hakhamim, affirment que parfois, l'être humain est envahi d'une peur ou de sentiments de crainte sans savoir obligatoirement quelle en est l'origine. Cela est dû au fait qu'une partie spirituelle rattachée à son âme aperçoit des choses non perceptible à l'œil nu. Talmud Méguila 3a.

Tout n'a pas été dit à ce sujet.

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.