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Pourquoi attendre trois mois pour rattraper le retard d'une Paracha ?

Rédigé le Mercredi 29 Mai 2019
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

Pourquoi cette année 5779, les Parachiot de Matot et Massé seront jumelées et pas celles de A'haré Mot et Kédochim en-dehors d'Israël ?

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40078 réponses

Bonjour,

Vous posez une excellente question.

Elle a été posée par Rabbi Yossef Trani [1568-1639], le Maharit [volume 2, Ora’h ‘Haïm, réponse 4]. C’était le fils du Mabit [1500-1580] qui faisait partie du Beth Din, à la tête duquel se trouvait Rabbi Yossef Karo, l’auteur du Choul’han ‘Aroukh.

Permettez-moi de la formuler autrement : En dehors d’Israël, pourquoi est-il nécessaire d’attendre une si longue durée - 3 mois [depuis Pessa'h] - jusqu’à Matot Mass’é, afin d’égaliser la lecture avec les communautés en Israël ? Pourquoi ne pas s’empresser de jumeler A’haré et Kédochim ou Béhar et Bé’houkotay ?

Réponse [résumé] : En dehors d’Israël, la Parachat Bé’houkotay doit, obligatoirement, être lue, deux Chabbath [le 42ème jour du 'Omer] - et pas davantage - avant Chavou'ot, afin qu’il y ait un Chabbath de séparation où l’on lira la Parachat Bamidbar ou Nasso [49ème jour du 'Omer], après quoi, viendra Chavou'ot.

Il faut lire la Parachat Bé’houkotay, contenant les « malédictions » avant Chavou'ot, qui est considéré comme un Roch Hachana, afin de repartir sur de bonnes bases et en « finir » avec les malédictions.

Mais, une fois la fête de Chavou'ot passée, pourquoi ne pas s’empresser de jumeler, ‘Houkat et Balak :

La réponse du Maharit est un peu complexe [pour l'auteur de ses lignes]. Voir Yalkout Yossef, chapitre 149 [édition 5750], page 211, Halakha 7. Mais je ne vous laisse pas sur votre faim, j’ai trouvé une autre réponse :

Il est toujours préférable de jumeler, en priorité, Matot et Mass’é afin que la Parachat Pin'has [précédant Matot et Mass'é] où sont mentionnés « le partage de la terre d’Israël après l’arrivée des Bné Israël » et « toutes les fêtes de notre calendrier » - soit lue au début des trois semaines de deuil, séparant le 17 Tamouz du 9 Av.

Le but recherché est de renforcer, en cette période de deuil si dure [les « trois semaines »], la Emouna [foi en D.ieu] de tous et insuffler en eux, un immense espoir de délivrance et de reconstruction du Beth Hamikdach. Chana Béchana [Rav Sar Chalom Ra’hamim], année 5754, pages 313-314.

Pour d'autres éléments de réponse, voir Yom Tov Chéni Kéhilkhato, pages 238-239 et note 39, Bène Pessah Léchavouot, page 104, note 4, Lou'hot Véchivré Lou'hot, pages 33-34.

Voir également ici : https://www.torah-box.com/etudes-ethique-juive/limoud-etude-torah/pourquoi-en-france-et-en-israel-on-a-pas-lu-la-meme-paracha-pendant-si-longtemps_40161.html

Et ici [passages 15-18] : https://www.daat.ac.il/daat/kitveyet/shana/sarshalom-2.htm

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

Mékorot / Sources : Chout Maharit, Chana Béchana.
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