Bonjour Rav,
Pourquoi cette année 5779, les Parachiot de Matot et Massé seront jumelées et pas celles de A'haré Mot et Kédochim en-dehors d'Israël ?
Bonjour,
Vous posez une excellente question.
Elle a été posée par Rabbi Yossef Trani [1568-1639], le Maharit [volume 2, Ora’h ‘Haïm, réponse 4]. C’était le fils du Mabit [1500-1580] qui faisait partie du Beth Din, à la tête duquel se trouvait Rabbi Yossef Karo, l’auteur du Choul’han ‘Aroukh.
Permettez-moi de la formuler autrement : En dehors d’Israël, pourquoi est-il nécessaire d’attendre une si longue durée - 3 mois [depuis Pessa'h] - jusqu’à Matot Mass’é, afin d’égaliser la lecture avec les communautés en Israël ? Pourquoi ne pas s’empresser de jumeler A’haré et Kédochim ou Béhar et Bé’houkotay ?
Réponse [résumé] : En dehors d’Israël, la Parachat Bé’houkotay doit, obligatoirement, être lue, deux Chabbath [le 42ème jour du 'Omer] - et pas davantage - avant Chavou'ot, afin qu’il y ait un Chabbath de séparation où l’on lira la Parachat Bamidbar ou Nasso [49ème jour du 'Omer], après quoi, viendra Chavou'ot.
Il faut lire la Parachat Bé’houkotay, contenant les « malédictions » avant Chavou'ot, qui est considéré comme un Roch Hachana, afin de repartir sur de bonnes bases et en « finir » avec les malédictions.
Mais, une fois la fête de Chavou'ot passée, pourquoi ne pas s’empresser de jumeler, ‘Houkat et Balak :
La réponse du Maharit est un peu complexe [pour l'auteur de ses lignes]. Voir Yalkout Yossef, chapitre 149 [édition 5750], page 211, Halakha 7. Mais je ne vous laisse pas sur votre faim, j’ai trouvé une autre réponse :
Il est toujours préférable de jumeler, en priorité, Matot et Mass’é afin que la Parachat Pin'has [précédant Matot et Mass'é] où sont mentionnés « le partage de la terre d’Israël après l’arrivée des Bné Israël » et « toutes les fêtes de notre calendrier » - soit lue au début des trois semaines de deuil, séparant le 17 Tamouz du 9 Av.
Le but recherché est de renforcer, en cette période de deuil si dure [les « trois semaines »], la Emouna [foi en D.ieu] de tous et insuffler en eux, un immense espoir de délivrance et de reconstruction du Beth Hamikdach. Chana Béchana [Rav Sar Chalom Ra’hamim], année 5754, pages 313-314.
Pour d'autres éléments de réponse, voir Yom Tov Chéni Kéhilkhato, pages 238-239 et note 39, Bène Pessah Léchavouot, page 104, note 4, Lou'hot Véchivré Lou'hot, pages 33-34.
Voir également ici : https://www.torah-box.com/etudes-ethique-juive/limoud-etude-torah/pourquoi-en-france-et-en-israel-on-a-pas-lu-la-meme-paracha-pendant-si-longtemps_40161.html
Et ici [passages 15-18] : https://www.daat.ac.il/daat/kitveyet/shana/sarshalom-2.htm
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.