Cher Rav,
Hier j'ai perdu une bague qui avait une immense valeur sentimentale à mes yeux, bien que n'ayant qu'une faible valeur monétaire.
J'ai conscience que ce n'est que du matériel et qu'il faut que je me dise Kapara, mais la perte de cette bague m'affecte énormément.
J'ai fait des Ségoulot, mais rien...
Quelle est l'explication que je puisse trouver pour la perte de ma bague ?
Je sais pertinemment que ce n'est que du matériel et que c'est superflu, mais il n'empêche que je suis quand même très triste.
Chalom Ouvrakha,
Je comprends tout à fait votre sentiment, et surtout le manque que cette perte vous cause, d'autant plus qu'il s'agit d'un attachement sentimental.
Nos Sages nous disent que tout celui qui vole son prochain est considéré comme s'il avait volé son âme (Baba Kama 119a, voir aussi Cha'aré Téchouva 3, 110).
Néanmoins, nous devons nous raisonner et comprendre que tous les objets et biens qui sont à notre disposition ne le sont que par la bonté d'Hachem, et que Celui-ci accepte de nous "prêter" ces bien afin que l'on puisse s'approcher de Lui, car c'est là le but-même de notre existence.
Lorsqu'Hachem nous reprend ce qu'Il nous a donné, c'est qu'Il estime, soit que nous n'avons plus besoin de ce moyen pour nous rapprocher de Lui, soit nous ne méritons plus de posséder cette chose. Quoi qu'il en soit, nous acceptons et continuons à jouer notre rôle ici-bas.
Comme nous l'enseigne le Maharal de Prague (Béer Hagola chap. 2), être "bloqué" à cause de la perte d'un objet revient à confondre ou égaler la perte de l'objet à la perte d'un des membres de notre corps, 'Hass Véchalom, ou même d'une partie de notre Néchama, c'est-à-dire être matérialiste au point de ne pas supporter la perte. Nous nous devons de nous détacher du monde matériel qui nous est offert, et être capable de le gérer par rapport à son réel but.
Voilà, à mon humble avis, la réaction à avoir face à une perte matérielle.
Je suis convaincu que vous allez réussir à "passer le cap" et à vous réaliser, même sans cette bague...
"D.ieu a donné, D.ieu a repris, que Son nom soit loué à tout jamais" (Iyov 1, 21, et voir Brakhot 60, ainsi que la préface du Aflaa dans Ketouvot).
Kol Touv.