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Pourim, une fête légère ?

Rédigé le Jeudi 10 Mars 2022
La question de Anonyme

Chalom Rav,

J’aimerais savoir pourquoi on voit Pourim comme une fête légère à faire: on peut danser, consommer plus d’alcool, on utilise nos portables etc...

Mais pourtant, je vous assure qu’il y a des forces de Din comme à Roch Hachana.

Pour moi Roch Hachana n’est pas une fête, mais plus tôt un voyage sur la chaise électrique...

Qu’est-ce qui se passe vraiment ? Car franchement, ça donne l’envie de jeûner et non de faire la fête...

Je vous remercie.

Qu’Hachem vous bénisse et vous protège.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40078 réponses

Bonjour,

Le fait de danser n'est absolument pas une activité laissant apparaître une quelconque légèreté. On peut, certes, danser comme les souris, lorsque le chat est parti mais ce n'est absolument pas ce que l'on attend de nous, le jour de Pourim.

En ce qui concerne la consommation de vin : il suffit de consommer une quantité légèrement supérieure à celle qu'il est habituel de boire afin de provoquer "une émotion agréable de bonheur". Voir Rama sur Choul'han 'Aroukh, chapitre 695, Halakha 1 et Biour Halakha, passages 'Hayav Inich et Ad Délo Yada'.

Si on désire boire davantage, c'est à condition de prendre garde à ce qui suit :

1. Si l'on risque de blesser qui que ce soit [par des propos irréfléchis], il est strictement interdit de "boire". Voir Yalkout Yossef - Pourim [édition 5773], pages 668-681.

2. Si la personne qui se saoule risque de faire la moindre faute, il lui est, strictement, interdit de se saouler. Donc, il suffit qu'elle risque de ne pas réciter une Brakha, ou de ne pas réciter son Birkat Hamazone, pour que l’obligation de "boire du vin" disparaisse.

3. Le Rambam affirme que le vin doit faire en sorte que la personne aille s'endormir sur son lit, mais pas davantage. Hilkhot Méguila, chapitre 23, Halakha 15. L'auteur du Michna Beroura [chapitre 695, passage 5] tranche ainsi.

4. Rabbi Ménahem Méiri [1249-1315], sur Talmud Méguila 7b, affirme qu'il ne s'agit pas d'une folie entraînant des actes légers, mais d'une Mitsva qui doit mener vers l'amour d'Hachem. D’ailleurs, il faut faire la différence entre se saouler et s’enivrer. S’enivrer = se mettre dans une joie extrême.

5. Les paroles de Rav Its'hak Yossef sont comme une eau fraîche pour une âme assoiffée. Voir Yalkout Yossef - Pourim [édition 5773], pages 668-681.

Je possède un ouvrage de 63 pages à ce sujet [Yédiat Israël - écrit par le Rav Ya'acov Israël Oumane]. Ce qui précède en est un bref résumé.

L'histoire de Pourim nous a bel et bien montré qu'Hachem se trouve toujours à nos côtés et quoi qu'il nous arrive, Il en est à l'origine - et pour des raisons bien précises. Assez souvent, nous ignorons le fond de Ses pensées et il peut nous arriver de croire que certaines situations sont frappées d'illogisme ou d'injustice. Bien entendu, il n'en est rien car nous sommes trop petits pour pouvoir accéder à l'intelligence divine.

Le jour de Pourim, il nous est demandé de boire un peu plus que notre habitude afin d'interrompre notre raisonnement et nos jugements et de laisser place à la logique divine en bloquant notre intellect. Cet état d'esprit ne peut mener que vers la joie et le bonheur car alors, nous serons bercés dans les bras d'Hachem qui Lui seul détient les clefs de notre bien-être.

Toute l'année, nous devons vivre à la lumière de la leçon de Pourim ; à savoir, une confiance aveugle en Hachem et une conviction inébranlable de l'absolue nécessité de nous tourner uniquement vers Lui à chaque instant de notre vie car il n'y a que Lui et rien d'autre : Hachem Elokénou, Hachem E'had ! C'est d'ailleurs l'idée développée dans la première Halakha du Choul'han 'Aroukh ainsi que dans le chapitre 230, Halakha 5 et chapitre 231, Halakha 1.

Le jour de Roch Hachana, il est bien de ressentir ce que vous décrivez dans l'énoncé de votre question mais attention, nous avons le devoir et l'obligation d'être confiant et de croire en notre Téchouva ! Ceci est suffisant pour se mettre à danser sur la chaise en question !

Voir Choul'han 'Aroukh - Ora'h 'Haïm, chapitre 597, Halakha 1, Or Israël [Monsey], volume 29, année 5763, page 153, Yechouroun, volume 11, année 5762, pages 832-834.

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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