Bonjour Messieurs les Rabbanim,
J'ai lu dans une explication du Barténoura sur une Michna de Chabbath (chapitre 11, Michna 1) qu'une ville entourée de murailles n'a de statut de domaine privée que si ses portes sont fermées la nuit.
Qu'en est-il de nos jours ? Si, en tant que bon Séfarade, je suis l'avis du Rambam et donc ne porte pas dans une ville entourée du 'Erouv en fils, mais seulement dans une ville entourée de murailles, il faudrait que celle-ci ait des portes fermées la nuit.
Ce n'est pas le cas à Jérusalem. Les accès à la vieille ville ne sont jamais clos.
Je ne peux donc jamais porter dans Yérouchalayim le Chabbath, même à l'intérieur des murailles ?
Merci beaucoup pour vos précisions.
Kol Touv.
Chalom Ouvrakha,
Le problème des portes ouvertes se pose lorsque :
1) Il y a plus de dix Amot d'ouverture (à peu près 5 mètres) - je pense que les portes de la vieille ville ont cette mesure d'ouverture.
2) Selon certains, si cette porte n'a pas de "Tsourat Hapéta'h", c'est-à-dire qu'il n'y a pas de forme de porte linteau linteau ('Hessed Léavraham tome 2, 35 Ora'h 'Haïm, et Iguerot Moché tome 1, 139).
Puisque les portes de la vielle ville de Jérusalem ont "Tsourat Hapéta'h", cela amoindri le problème, car, selon certains, on pourra s'appuyer sur l'avis qui se contente de portes qui peuvent potentiellement être fermées la nuit (Rambam Chabbath 17, 10), même si, en réalité, elles ne le sont pas. Voir aussi Brit Avraham responsa 18 Avné Nézer Ora'h 'Haïm 272, 18, Maarcham 162, et Chévèt Halévi tome 4, 41, au nom du Panim Méirot tome 2, 143.
En effet, le Choul'han Aroukh (304, 2) a rapporté l'avis du Rif et du Rach (Erouvin 6a et 22a) qui exigent que les portes soit réellement fermées la nuit, comme vous le soulignez dans votre question. Mais l'avis du Rambam susmentionné, qui se contente d'une possibilité éventuelle de fermeture, est aussi rapporté comme deuxième avis dans le Choul'han Aroukh.
C'est en s'appuyant sur les avis que nous n'avons pas de réel domaine public de la Torah (voir Biour Halakha 345, 7) que l'on ne proteste pas contre ceux qui se suffisent de cette "Tsourat Hapéta'h" et s'appuient sur l'avis du Rambam (Pri Mégadim), comme nous le rapporte le Michna Beroura 364, 8.
Il est à noter que, s'il y a des endroits qui appartiennent à un non-juif, la fermeture des portes ne sert à rien, et c'est certainement le cas pour certains quartiers de la vieille ville. Voir Choul'han Aroukh 385.
En conclusion : ceux qui se permettent de porter dans la vieille ville de Jérusalem ont sur qui s'appuyer, même si les portes ne sont pas réellement fermées la nuit, mais celui qui est plus stricte s'abstiendra de porter, même s'il y a une "Tsourat Hapéta'h".
Il y a encore d'autres paramètres qui se fondent sur le 'Hazon Ich (95, 33 et 41), mais, dans le cadre de cette réponse, nous allons nous contenter de ce que nous avons écrit.
Kol Touv.