Kvod Harav,
A mon ancienne adresse, en Israël, après m'être garé dans la rue, l'un de mes voisins m'a dit de façon assurée que cela faisait 20 ans qu'il habitait dans la rue et qu'il se garait là, et donc il me demandait de me garer ailleurs.
Au moment même, je suis restée bouche bée, mais, sans me laisser démonter, je lui ai demandé si la place était à lui au registre, puis je lui ai dit que je voulais bien lui laisser la place la plupart du temps, mais que je n'allais pas volontairement me garer au soleil alors qu'il y a une place libre à l'ombre et que je dois aller chercher mes jumeaux bébés à la crèche dans l'heure (afin d'éviter de devoir placer les enfants dans une voiture qui a "cuit" au soleil).
Au moment même, j'étais sûr que c'était moi qui avait raison en me disant "on aura tout vu", mais après avoir lu le concept de place fixe à la synagogue, je voulais savoir s'il y a le même concept hilkhatique dans les lieux publics, tels qu'une place de parking, une place sur un banc public (si par exemple une personne vient tous les jours à la même heure lire son journal sur le même banc) etc. ?
Merci.
Bonjour,
J’ai beaucoup apprécié votre question.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.
Pour le stationnement des voitures le long des trottoirs, il n’y a pas de place fixe. Ceci est valable aussi bien pour le premier ministre que pour le président de la république.
La personne à qui vous avez eu affaire était une personne sans-gêne et effrontée.
Vous vous êtes éloigné de cet homme en changeant d’adresse, vous avez agi avec intelligence et sagesse.
Prions pour lui afin qu’Hachem purifie son cœur et lui ouvre les yeux. C’est un devoir qui repose sur tout un chacun, et même sur l’auteur de ces lignes.
En ce qui concerne les places à la synagogue :
Il faut avoir une place fixe à la synagogue, mais il n’est pas dit que personne d’autre ne peut s’y asseoir.
Explications :
C’est uniquement si vous en faites l’acquisition [en « l’achetant »] que vous êtes en droit de faire valoir vos droits de la manière la plus respectueuse possible.
Si vous n’avez pas fait l’acquisition de votre place, l’interdiction de s’y asseoir pour toute autre personne n’est pas aussi formelle, mais, de toute évidence, il n’est pas correct de s’y asseoir, car il s’y est installé avec la permission des responsables qui accordent les places afin de se conformer à l’exigence Halakhique d’avoir une place fixe pour les prières [ce qui n’est pas le cas dans la rue, où le fait de garer son véhicule n’est pas une Halakha].
Chaque invité a l’obligation de se renseigner, au préalable, auprès des responsables de la synagogue pour savoir où il peut s’asseoir sans léser qui que ce soit.
Cette Halakha est déduite du verset de la Torah : « Tu feras [uniquement] ce qui est juste et agréable aux yeux du Créateur [et aux yeux de ton entourage] » Dévarim [Le Deutéronome], chapitre 6, verset 18.
Vous écrivez :
« Je voulais savoir s'il y a le même concept hilkhatique dans les lieux publics, tels qu'une place de parking, une place sur un banc public (si par exemple une personne vient tous les jours à la même heure lire son journal sur le même banc) etc. ? »
Réponse :
Comme susmentionné, dans la rue, personne n’est en droit de s’approprier quoi que ce soit.
L’homme qui vous a fait la remarque est sans-gêne, certes, mais étant donné qu’il s’est installé à la place en question durant 20 ans [ce qu’il faut démontrer], il n’est pas interdit de le laisser tranquille.