Chalom,
Quelle place tient la philosophie grecque face à la philosophie de la Torah ?
Merci pour vos réponses !
Chalom Ouvrakha,
Il est très difficile de répondre en quelques lignes à une telle question, mais voici ce que je peux vous dire.
La Torah (Parachat Noa'h) nous parle de la beauté de Yéfèt (la Grèce). En effet, ce peuple a eu une attirance pour l'art et l'esthétique, mais justement, cette beauté porte le risque de nous dévier de notre véritable trajectoire. Il suffit de voir ce que l'on fait pour exhiber la beauté, ce que l'on fait au nom de la liberté d'expression. Cette philosophie (amour de la sagesse, voir Tossefot Chabbath 116a) a été vidée de sa sagesse, et il n'en reste plus que l'amour du néant. Le discours philosophique a été vidé de son contenu.
La Torah, elle, propose de fonder ses valeurs sur des bases solides, c'est-à-dire la foi que la vérité que l'on détient est une vérité absolue et non relative, et ensuite "Que D.ieu agrandisse Yéfèt ! Qu'il réside dans les tentes de Chem" (Béréchit 9, 27).
Le Rambam a sûrement étudié la philosophie après s'être imbibé de Torah, mais il n'y a quasiment plus personne qui soit capable d'engager une telle démarche.
Certes, la question fut l'objet de nombreuses controverses durant toutes les époques jusqu'à nos jours, et il est probable que le comportement à avoir dépendra de chaque époque. Personnellement, je remarque autour de moi qu'il y a de moins en moins de personnes qui veulent réellement réfléchir pour faire un travail d'immersion et non de vulgarisation.
Je me souviens encore, lorsque j'étais jeune enfant, les débats dans les rues, ou à table, sur des thèmes brûlants (la peine de mort, les dons d'organes etc.), mais de nos jours, cela n'intéresse plus grand-monde, l'essentiel étant qu'on nous laisse vivre notre vie tranquille.
Vous comprendrez donc que, dans un tel contexte, la crainte que l'on avait envers l'attirance de ce genre d'études n'a rien à voir avec ce qu'il se passait il y a à peine un siècle.
Quoi qu'il en soit, la plupart des Rabbanim préfèrent éviter ce genre d'étude, et choisissent l'étude de notre Torah pour plusieurs raisons (voir Michné Halakhot tome 16, 96, au sujet de Spinoza qui fut mis en quarantaine par les sages d'Amsterdam).
Je vous conseille de vous procurer le livre "La Torah et les sciences" d'Henry Infeld, cela vous donnera une idée plus globale.
Kol Touv.
