Chalom Rav,
Il me semble qu'il y a des personnes qui ne sont pas prêtes à écouter le cœur d'une autre.
Pour dire à son prochain ce que l'on a sur le cœur, ne faut-il pas être sûr qu'on l'aime, qu'il nous aime, et qu'il soit prêt à écouter ?
Ne vit-on pas dans une génération où très peu de personnes sont prêtes à écouter un reproche ?
Si oui, le silence est-il le mieux ?
Merci de m’éclairer.
Chalom,
C'est effectivement une Mitsva de la Torah de faire des réprimandes à son prochain, que l'on trouve dans le Séfer Vayikra (19, 17-18).
Le verset répète à deux reprises "Réprimander, tu réprimanderas ton prochain", afin d’insister, de persister, et de parvenir à ramener notre frère sur le chemin de la vertu.
Mais attention, il ne faut surtout pas oublier la fin du verset "Mais tu ne commettras pas de faute à cause de lui". En effet, la Torah nous révèle les modalités d'application de la Mitsva qui sont :
1) Avoir une conduite irréprochable concernant la faute en question.
2) Ne pas parler avec mépris.
3) Ne pas ressentir de colère ou de haine envers la personne concernée.
4) Ne pas mettre la personne mal à l'aise.
5) Ne pas agir dans le feu de l’action.
6) Parler avec affection et sagesse.
7) L'objectif recherché doit être le bien d'autrui et sa construction morale.
8) Utiliser la voix la plus douce.
9) Ne pas provoquer.
10) Ne pas causer de honte, car celui qui fait honte à son prochain (que ce soit un enfant ou un adulte) en public n’a pas de part au monde futur.
11) Connaitre la valeur de la personne qui se trouve en face de nous.
12) Être certain que nous agissons sans aucun intérêt personnel, uniquement pour l'amour de D.ieu et le bien d'autrui.
Rabbi El'azar ben Azaria disait : "Je serais bien surpris de trouver dans notre génération un sage sachant parfaitement réprimander" !!
En conclusion, je suis tenté de vous dire que garder le silence est préférable à un reproche mal exprimé, et que donner l'exemple peut porter davantage de fruits.
Que D.ieu vous protège et vous bénisse.