Bonjour,
En France et confiné, j'aimerais savoir au niveau Halakhique, comment faire soi-même la 'Harossèt ?
Bon courage.
Bonjour,
Il y a de nombreuses coutumes quant à la façon de préparer la 'Harosset. Bien entendu, chacun doit respecter les coutumes familiales, mais toutes les 'Harosset sont absolument valables et surtout en ces temps difficiles [Pessa'h 5780].
D'une manière générale, c'est un mélange de fruits écrasés, réduits en pâte assez compacte et épaisse.
Voici les différentes façons de la préparer, rapportées par nos maîtres [la liste n'est pas exhaustive] :
1. Dattes et noix mélangées,
2. Dattes seules,
3. Pommes, noix et figues fraîches [la consommation de figues sèches est très problématique durant Pessa'h - la farine est très souvent utilisée lors du séchage. Si l'on désire en utiliser, elles doivent être sous la surveillance d'une autorité rabbinique très compétente].
Pour l’année, voir :
https://www.torah-box.com/question/verification-des-figues_9570.html
Dans certaines communautés, on y ajoute des tuyaux de cannelle [non moulu] ou d'autres épices semblables [gingembre], etc. rappelant la paille qui servait à produire les briques. Voir Choul'han 'Aroukh, chapitre 473, Halakha 5 et Michna Broura, passage 50.
Quelques explications :
Le mot 'Harosset vient du mot 'Héress [argile] - la matière première principale utilisée pour la fabrication des briques.
Il est habituel de préparer la 'Harosset avec les fruits auxquels sont comparés les Bné Israël : La datte, la pomme, la grenade, la noix, la figue, l'amande.
Voir Tossefot, passage Tsarikh sur Talmud Pessahim 116a et Tour-Rama, chapitre 473.
On y ajoute, également, du vin ou du jus de raisin, pour plusieurs raisons :
1. Pour rappeler comment nos ancêtres saignaient du pied lorsqu'ils écrasaient le mortier pour lui donner sa consistance finale. Les Égyptiens ne leur permettaient plus de pénétrer dans leurs champs pour se fournir en matières premières et ils durent se rendre loin des sites de travail, dans le désert, pour récupérer une catégorie de paille extrêmement dure. Voir Pirké Derabbi Eliézer, fin du chapitre 48.
2. En souvenir du sang versé par les Égyptiens lorsqu'ils tuaient les enfants de nos ancêtres. Ils les noyaient dans le Nil ou les encastraient dans les murs.
Chaque fois qu'un esclave ne fournissait pas suffisamment de briques, on prenait ses enfants pour remplacer celles qui manquaient. Voir 'Arokh Hachoul'han, chapitre 473, Halakha 17.
3. En général, le vin a une certaine acidité. Celle-ci est censée rappeler l'amertume ressentie par nos ancêtres lors de l'esclavage [dans certaines communautés, on rajoute du vinaigre ou des pommes acides]. Voir Talmud Pessa'him 116a.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.