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Perruques trop belles & problèmes de Chmirat 'Enayim

Rédigé le Mercredi 1er Mars 2017
La question de Laura C.

Bonjour,

Je vois de plus en plus de femmes portant des perruques très jolies qui, malheureusement, me font penser à des femmes qui ne sont pas mariées.

J'ai appris que des grands en Torah avaient autorisé le port de la perruque, mais avec des règles à respecter.

Maintenant, je me demande surtout comment un homme peut réussir à faire "Chmirat 'Enayim" (préserver ses yeux) quand une femme porte une telle perruque ?

Pourriez-vous parler de l'importance de la Tsniout et surtout des dégâts que font les perruques ?

Merci.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
39955 réponses

Bonjour,

Je reprends vos questions afin d’y répondre le plus précisément possible.

Vous écrivez :

« Je vois de plus en plus de femmes portant des perruques très jolies qui, malheureusement, me font penser à des femmes qui ne sont pas mariées. J'ai appris que des grands en Torah avaient autorisé le port de la perruque, mais avec des règles à respecter ».

Remarque :

Vous avez parfaitement raison.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

Malheureusement, le Yétser Hara' réussit, assez souvent, à convaincre l’être humain de basculer du « permis » vers « l’interdit ».

Il est vrai que de nombreux décisionnaires interdisent le port de la perruque même si elle répond à certains critères de Tsniout, mais il n’est pas possible d’imposer cette interdiction à l’ensemble de nos sœurs, car elles n’ont pas toutes atteint un niveau leur permettant de porter un foulard ou un chapeau.

Si elles portent une perruque, qu’elles soient bénies et protégées, mais il va sans dire qu’elles doivent s’efforcer de ne pas dépasser certaines limites.

Le phénomène que vous soulignez est tristement vrai.

Je vous conseille de prier, tous les jours, en faveur de toutes les femmes juives du monde afin qu’elles puissent respecter la Halakha de la meilleure manière et sans la moindre faille.

Dorénavant, je m’associerai à vos Tefilot, en récitant le passage Hachivénou Avinou Létoratékha.

Vous écrivez :

« Maintenant, je me demande surtout comment un homme peut réussir à faire "Chmirat 'Enayim" (préserver ses yeux) quand une femme porte une telle perruque ? »

Réponse :

C’est l’un des arguments justifiant l’interdit du port de la perruque.

C’est uniquement les Téfilot incessantes et l’étude de la Torah qui peuvent éloigner l’homme de la faute.

Votre dernière question est :

« Pourriez-vous parler de l'importance de la Tsniout et surtout des dégâts que font les perruques ? »

Réponse :

Torah-Box a édité de nombreux livres à ce sujet. Ils sont vivement conseillés.

Dans la Torah, il y a 613 Mitsvot. Voir Talmud Makot 23b.

L'une de ces Mitsvot est la suivante :

"Vous ne vous laisserez pas entraîner après votre cœur et vos yeux, qui vous entraînent à l'infidélité et à la faute" - Bamidbar, chapitre 15, verset 39.

Cette Mitsva s'applique en tout temps, aux hommes comme aux femmes et aux enfants.

Elle a une importance fondamentale. Elle nous interdit de nous laisser aller à des pensées immorales, et nous recommande de toujours garder notre esprit pur de notions interdites.

Oui, cela est l'une des 613 Mitsvot de la Torah !

Le Rambam, en rapportant ce qui est écrit dans Vayikra 19, 4 explique :

"Ne vous tournez pas vers ce qui vient de votre pensée, n'écartez pas D. de votre pensée".

A ce sujet, voir Rav Munk sur Vayikra 19, 4.

Il est interdit de laisser s'infiltrer dans notre esprit par quelque média que ce soit et à plus forte raison par la vue réelle de « scènes » interdites - des pensées susceptibles de conduire à la faute et à l'immoralité [Cinéma, internet, livres, journaux, magazines, télévision, etc.].

L'idée même du péché est citée dans la Torah comme une faute véritable. Voir Brakhot 12b.

Le verset dit :

"Mon fils, donne-Moi ton cœur et que tes yeux gardent Mes voies" [Michlé 23, 26].

Le roi Chlomo s'adresse à l'ensemble du peuple juif. Il lui recommande de consacrer ses pensées et ses yeux à Hachem, car les uns comme les autres peuvent nous inciter à fauter.

Aussi longtemps que l'on permet à son intellect de se nourrir d'images et de désirs qui sont en contradictions ave  la Torah, on transgresse de graves interdits et on ne peut parvenir à des pensées pures et vraies.

Le cœur ne peut être réceptif aux paroles d'Hachem tant qu'il reste le siège d'une imagination perverse.

D'où l'interdiction d'aller au cinéma, de regarder la télévision, ou de surfer sur internet d'une manière incontrôlée et à plus forte raison, laisser son regard se promener sans filtre et se poser là où son cœur lui en dit.

La nature humaine est faible et nombreux sont ceux qui, à travers l'histoire, ont cru pouvoir rester maîtres de leur pensées et de leurs désirs, mais ont fini par fauter et s'éloigner du vrai bonheur.

Rabbi Israël Meir Hacohen, le 'Hafets 'Haïm, écrit :

"La Torah ne peut pénétrer dans le cœur de celui qui nourrit des pensées pécheresses. Néanmoins, il ne doit pas perdre courage s'il ne parvient pas à purifier complètement ses pensées. Celui qui veut se purifier reçoit une aide divine. Tant qu'il désire et essaie de déraciner de son cœur les mauvaises pensées, il reçoit l'assistance d'Hachem pour atteindre son but".

Le verset dit :

"Qu'ils respectent mon observance et ne s'exposent pas, à cause d'elle, à un péché, car ils mourraient pour l'avoir violée..." (Vayikra 22, 9).

Nos Sages déduisent de ce verset qu'une mise en garde est adressée aux autorités de chaque génération afin qu'elles prennent les mesures nécessaires pour que des transgressions ne soient pas commises. Les autorités rabbiniques ont le devoir et l'obligation d'ériger une "haie protectrice autour de chaque Mitsva", pour éloigner les hommes du péché et pour leur faire prendre conscience de la gravité des interdictions.

Il est certain que les Sages de toutes les générations, et ce, jusqu'à Avraham Avinou, en passant par Moché Rabbénou, auraient frappé d'interdit le fait d'aller au cinéma, de regarder la télévision ou de surfer sur internet et pas uniquement en tant que barrières, mais en tant qu'Avéra des plus graves.

Le roi David écrit :

"La Torah de Hachem est parfaite, elle réconforte l'âme. Les préceptes de Hachem sont droits, ils réjouissent le cœur. Les commandements de l'Eternel sont lumineux, ils éclairent les yeux. Les jugements de l'Eternel sont vérité, ils sont parfaits. Plus désirables que l'or, que beaucoup d'or fin, plus doux que le miel" [Psaume 19, versets 8-11].

Tous les enthousiasmes, agréments, ou révélations que l'on pourrait trouver dans les choses interdites sont également accessibles par notre sainte Torah.

On devrait relever le défi de s'élever jusqu'a n'être touché que par d'authentiques œuvres de Torah.

Il y a encore énormément d'arguments à avancer mais je n'ose plus allonger dans le développement de cette réponse car cela pourrait laisser entendre que l'interdiction nécessite d'être prouvée.

Cette réponse reprend succinctement des idées mentionnées dans Le 'Houmach édité aux éditions Artscroll et dans le Midrach raconte.

A ce sujet, voir encore :

Cette question a été posée à plusieurs grands décisionnaires dans les cinquante années passées.

Rav Ovadia Yossef dans Yabi'a Omer, volume 6, Ora'h 'Haïm, question 12.

Rav 'Haïm David Halévi dans 'Assé Lékha Rav [responsa], volume 1, question  63,

Rav 'Haïm David Halévi dans 'Assé Lékha Rav [responsa], volume 4, question  47,

Béér Moché [responsa], volume 4, question 147, passage 22,

Rav Moché Feïnsteïn dans Iguerot Moché, Yoré Déa, volume 2, question 130,

Rav Wozner dans Chévet Halévi, volume 7, question 155, passage 2.

Voir également Rambam, Hilkhot 'Avoda Zara, chapitre 2, Halakha 3,

Choul'han 'Aroukh, chapitre 307, Halakha 16.

Yalkout Yossef, Otsar Dinim Laïcha Vélabat, chapitre 60, passage 15.

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