Bonsoir Rav,
Je suis en Chiddoukh avec une femme qui a 3 filles Baroukh Hachem, dont deux adolescentes.
Puis-je passer Chabbath chez elles ?
Sinon, puis-je prendre les repas chez elles ?
S'il arrivait, pour une raison ou une autre, que je me retrouve seule avec la maman ou l'une des filles, est-ce interdit ?
Elles habite une maison (pas un immeuble); si nous laissons la porte non verrouillée, est-ce mieux ?
Cela fait beaucoup de questions, mais c'est important.
Si vous avez les sources c'est encore mieux.
Merci.
Chalom Ouvrakha,
On ne peut pas s'isoler même avec deux femmes (Choul'han Aroukh Even Ha'ézèr 22-5, et en ce qui concerne l'avis du Rama, voir Pit'hé Téchouva 4 et 'Helkat Mé'hokèk 8 ainsi que Pné Yéhochou'a Kiddouchin 80).
Il en est de même si c'est juste pour un repas (voir Kiddouchin 80b et Kitsour Choul'han Aroukh 148-2).
Dans votre cas (puisque les femmes en question sont Nidda), l'interdiction de s'isoler se devrait d'être toraïque (Rivach 425 et Binat Adam 126-28), mais puisque vous vous isolez avec plus d'une femme, l'interdit devient uniquement rabbinique ('Havot Yaïr 73 et responsa du Rachba 587 et autres).
Bien qu'un enfant puisse faire office de "Chomèr" (gardien) et, ainsi, permettre d'esquiver l'interdit de Yi'houd, cependant, l'âge exigé de cet enfant (pour une fille) est de 5 à 9 ans, ce qui n'est pas votre cas, et, de plus, une mère et sa fille ne font pas office de Chomèr (Pit'hé Téchouva 192-7 et Iguerot Moché tome 7, fin du responsa 61).
Vous comprenez tout à fait que s'isoler avec une seule fille est un interdit toraïque, et s'il arrivait que vous soyez seuls, vous devez quitter les lieux aussitôt ('Hinoukh 188).
Une porte ouverte, comme vous le soulevez dans votre question, peut aussi permettre d'esquiver l'interdit, à condition toutefois que, de l'extérieur, les passants dans la rue puissent voir ce qui se passe à l'intérieur de l'appartement (Noda Biyehouda 1-71).
Pour cela, il faudra qu'il y ait des passants, c'est-à-dire qu'il ne soit pas trop tard le soir ('Hokhmat Adam 7 et Pit'hé Téchouva 9).
Cette dérogation de porte ouverte ne fait pas l'unanimité si les personnes qui s'isolent sont proches et familières, comme une fiancée etc. (le Chi'ouré Brakha l'interdit, ainsi que le Kitsour Choul'han Aroukh le Birké Yossef, le 'Helkat Mé'hokek 13, le Beth Chmouel et le Aroukh Hachoul'han 6; par contre le Pit'hé Téchouva Sé'if Katan 9 le permet, ainsi que le Cha'ar Yossef, et le Chévèt Halévi 5-203).
Conclusion : vous ne pouvez pas vous isoler avec votre fiancée, même si ses filles se trouvent avec elle.
Une porte ouverte peut régler le problème, à condition toutefois que les passants voient ce qui se passe à l'intérieur de cet appartement.
Kol Touv.