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Pas Nidda : ne jamais regarder son papier wc ?!

Rédigé le Lundi 1er Juillet 2019
La question de Anonyme

Bonjour,

J'aimerais comprendre quelque chose.

J'ai toujours appris que, hors période de Nidda, on ne doit sous aucun prétexte regarde le papier toilette.

Ma question est la suivante : si on sent comme une sensation de perte, doit-on faire l'autruche, ne pas se poser de questions et faire semblant de ne pas savoir ?

Merci beaucoup.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40078 réponses

Bonjour,

Mettons les choses au clair :

En matière d’Halakha, il est interdit d'adopter une attitude consistant à refuser de voir les dangers ou les menaces [« politique de l'autruche »].

Votre question porte sur un sujet très vaste. Essayons d’être le plus concis possible :

A. Quelques connaissances théoriques

Selon l’auteur du Noda Biyouda [1713-1793], Rabbi Ye‘hezkel Landau, lorsqu’une femme aperçoit du sang suite à une sensation d’écoulement, elle prend le statut de Nidda. Si elle fait une vérification et qu’elle ne trouve rien : ce sujet fait l’objet d’une grande discussion parmi les décisionnaires - D’après certains, elle n’est pas Nidda. Selon d’autres, elle est Nidda. Voir Otsrot Hatahara, chapitre 1, Halakha 20, Taharat Habayit, chapitre 7, Halakha 1.

A propos de cette sensation d’écoulement, il y a plusieurs avis concernant l’endroit précis de l’écoulement. Voir Otsrot Hatahara, chapitre 1, Halakha 3, Pit’hé Mégadim, chapitre 4, Halakha 8 et Maré Cohen, page 2, Afiké Mayim [édition 5774], chapitre 2, Halakha 9.

Selon Rabbi Moché Sofer [1762-1839], l’auteur du ‘Hatam Sofer, la sensation d’écoulement n’est absolument pas un signe annonciateur. Donc, si le sous vêtement est propre, elle n’a pas l’obligation de faire une vérification et d’après certains, elle doit vérifier. Si la vérification est propre, elle n’est pas Nidda. Voir Afiké Mayim, chapitre 2, note 11 et Otsrot Hatahara, chapitre 1, Halakha 20, note 58.

B. Concrètement et pratiquement

Lorsqu’une femme a une sensation d’écoulement, elle doit procéder à une vérification. Si celle-ci est propre, elle n’est pas Nidda. Si elle n’a pas fait de vérification, elle n’est pas Nidda. Voir Pit’hé Mégadim, chapitre 4, Halakha 9, Otsrot Hatahara, chapitre 1, Halakha 20.

Une femme ayant l’habitude de ressentir ces sensations : si après trois vérifications [en dehors des 7 jours], elle s’aperçoit qu’il s’agit de pertes blanches ou de couleur Cachère, elle n’a plus l’obligation de vérifier. Voir Otsrot Hatahara, chapitre 1, Halakha 22, Pit’hé Mégadim, chapitre 4, Halakha 9, Maré Cohen, page 8, Halakha 11.

Pour permettre les sensations ressenties durant les 7 jours, les 3 vérifications doivent se faire durant une période de 7 jours. Voir Otsrot Hatahara, chapitre 1, Halakha 23, Pit’hé Mégadim, chapitre 4, fin de la Halakha 9.

Certains décisionnaires Séfarades pensent qu’il n’est pas nécessaire de procéder à une vérification après une sensation d’écoulement. Voir Avné Choham [édition 5774], volume 1, page 19.

Attention, les règles s’annoncent, parfois, avec l’arrivée de telles sensations, donc, il faut faire preuve de vigilance ! Voir Otsrot Hatahara, chapitre 1, Halakha 23, Pit’hé Mégadim, chapitre 4, Halakha 9.

D’autre part, les 3 vérifications ne sont pas suffisantes pour les périodes où la femme est « censée » avoir ses règles. Voir Maré Cohen, page 8, Halakha 11.

J’ai, quelque peu, allongé l’écriture de cette réponse afin de vous montrer que l’autruche n’est pas Cachère et que sa politique n’est pas adoptée dans la Halakha.

Tout n’a pas été dit à ce sujet.

Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

Rabbi 'Haïm Kanievsky

Rabbi 'Haïm Kanievsky

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