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Participer à l'écriture d'un Séfer Torah avec son Ma'asser

Rédigé le Jeudi 4 Juin 2020
La question de Michel B.

Bonjour,

Peut-on, avec l'argent du Ma'asser, participer financièrement à l'écriture d'un Séfer Torah (don), comme sur le site internet du Rabbi de Kalov ?

Kol Touv.

La réponse de Rav Avraham GARCIA
Rav Avraham GARCIA
8142 réponses

Chalom Ouvrakha,

Il est vrai que des propos du Choul'han 'Aroukh [Yoré Dé'a 249-1] et du Rambam [Matanot 'Aniyim 7-5], nous pouvons déduire que l'argent du Ma'asser n'est réservé qu'aux pauvres et non pas pour autre chose.

Et le Rama nous précise au nom du Maharil qu'il est impossible de faire une Mitsva avec le Ma'asser, par exemple acheter des bougies pour la synagogue, etc., mais il donnera cet argent aux pauvres.

Ainsi, nous écrit le Beth Din Chel Chlomo (responsa 1) que l'on ne peut pas se procurer des Téfilines ou des Mézouzot avec le Ma'asser.

Mais d'un autre côté, nous constatons que le Chakh [Sé'if Katan 3] nous écrit au nom du Maharchal que l'on peut acheter une Mitsva si on ne l'aurait pas faite sans payer avec le Ma'asser.

Nous sommes tenté de vite conclure que le Chakh n'est pas d'accord avec le Choul'han 'Aroukh et le Rama susmentionnés.

Néanmoins, le Béèr Hagola sur place [note 5] nous explique les propos du Rama, que toute l'interdiction ne concerne pas les Mitsvot facultatives, mais uniquement les Mitsvot que nous avons l'ordre d'accomplir, et même si nous n'avions pas d'argent de Ma'asser, nous aurions dû nous débrouiller pour les réaliser, coûte que coûte.

Il en ressortira qu'il n'y a pas de discussion, et la règle sera la suivante : les choses obligatoires ne pourront pas être payées avec du Ma'asser, et les choses facultatives pourront être achetées avec l'argent du Ma'asser [voir Pit'hé Techouva Sé'if Katan 2].

Aussi, nous pouvons expliquer que la dérogation du Chakh est donnée pour l'achat de livres etc, c'est-à-dire que l'acheteur va en faire profiter aussi aux pauvres. Certes, il s'agit d'un aliment spirituel et non pas matériel, mais en fin de compte, la chose est utilisée pour les pauvres, et c'est pour cela que c'est permis.

On retrouve encore une autre dérogation au sujet de l'achat des Mitsvot, celle du "Chi'ouré Knesset Haguedola", qui nous précise que si l'argent des achats est donné aux pauvres, on pourra acheter avec des Mitsvot, et c'est ainsi qu'explique le Birké Yossef 249, 3 les propos su Taz.

Néanmoins, le Ktav Sofer [Yoré Dé'a 112] n'apprécie pas cette dérogation, même si l'argent de l'achat est donné aux pauvres, car il est très probable qu'une autre personne achète cet objet de Mitsva moins cher et que les pauvres ont donc perdu le Ma'asser qui aurait dû leur être attribué. C'est pour cela que le Ma'asser ne sera donné que de ce qu'il a rajouté sur son prochain.

Par exemple, Réouven voulait payer la montée à 100 shékels et Chimon a fait monter les enchères et a acheté la montée à la Torah à 150 shékels. Chimon ne donnera du Ma'asser que 50 shékels, car les 100 shékels leur était dû [voir Eliyah Rabba 156, 2].

En principe, les décisionnaires n'ont pris en considération les propos du Ktav Sofer que lorsque cela est possible [voir Michné Halakhot 4-122].

En conclusion : puisque, de nos jours, les gens ne sont plus réellement concernés par l'obligation d'écrire un Séfer Torah [voir Chévet Halévi 3-147], vous pouvez acheter une lettre avec le Ma'asser, et si cet argent est donné aux pauvres, c'est encore mieux.

Si vous voulez être quitte même selon le Ktav Sofer, vous pouvez éviter de payer la totalité de la lettre achetée avec le Ma'asser, ou, encore mieux, payer toute la lettre avec de l'argent qui n'est pas du Ma'asser [voir aussi 'Hatam Sofer Yoré Dé'a 231].

Kol Touv.

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