Bonsoir Rav,
J'ai une question aussi urgente qu'importante à vous soumettre si vous le permettez.
Mes parents ont plusieurs boutiques de prêt à porter dans des centres commerciaux depuis plus de 30 ans.
Sans être très pratiquants, ils ont Baroukh Hachem toujours fermé pour Yom Kippour, c'est essentiel pour eux.
Il s'avère que pour la première fois, le centre commercial leur interdit de fermer cette année, rappelant le règlement intérieur qu'ils enfreignent depuis toujours, avec le consentement de leur bailleur (les propriétaires du centre commercial savent pertinemment que tous les commerces juifs ferment ce jour là).
Comment réagir d'après vous ? Peut-on laisser ouvert avec des employés Goy ?
Que faire éventuellement de la recette ?
Je vous remercie par avance de votre réponse.
Je me tiens à votre disposition si vous avez besoin de plus de détails.
Merci d'avance.
Bonjour,
Il faut fermer la boutique et supporter les frais que cela entraînera [sanctions pécuniaires : amendes, etc.].
Je peux vous assurer qu'Hachem "s'attendrira et fondra" face aux plaidoiries des anges créés par une telle Mitsva.
Voir Talmud Brakhot 20b.
Explications :
Le verset dit :
"Qu’Hachem lève Sa face vers toi et t'accorde la paix". Bamidbar, chapitre 26, verset 6.
Rachi explique : "Il contiendra Sa colère". En d'autres termes, même si tu es coupable, Il témoignera envers toi une considération particulière et ne te punira pas.
Nos Sages, dans le Midrash [Rabba, chapitre 11, passage 14], soulèvent une question :
Comment est-il possible qu’Hachem témoigne envers le peuple juif des estimes et des attentions particulières non méritées alors qu'il est écrit dans l’une des descriptions des qualités Divines [Dévarim, chapitre 10, verset 17] : "Il ne lève pas la face [Il ne pardonne pas d'une manière injustifiée et non méritée] et n'accepte pas de corruption" ?
L'une des réponses est la suivante :
Le peuple juif mérite d'être traité favorablement car, comme l'affirme Hachem, Lui-même : "Ils Me témoignent un respect et des égards vraiment particuliers". J'ai écrit dans la Torah : "Lorsque tu mangeras et seras rassasié, tu béniras, Hachem Ton D.ieu", c’est-à-dire, tu réciteras le Birkat Hamazone, lorsque tu auras mangé à satiété.
Mais dans chaque famille juive, même si, parfois, on n'a pas de quoi être rassasié, on Me remercie et on Me loue en récitant le Birkat Hamazone même si l'on a consommé uniquement un volume de pain équivalent à un œuf ou à une olive.
Voir Choul'han 'Aroukh, chapitre 158, Halakha 3 et Michna Broura, passage 10.
Devant une telle conduite, Hachem ne saurait rester insensible !
Il tourne donc Sa face vers celui qui accomplit Sa volonté et qui fait un geste [ou un e f f o r t] qui Lui soit agréable.
Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.