Rav Chalom,
Nous voudrions revenir en terre sainte, Hachem voudra-t-Il cela ?
Je prie pour tout le peuple d’Israël, j'ai fait des Mitsvot, je suis handicapée à 80%, Hachem me met à l'épreuve tout le temps.
Chalom Ouvrakha,
Venir en Israël est une Mitsva uniquement à condition de respecter et de s'engager dans les Mitsvot, et en particulier celles qui concernent la terre d'Israël, comme la Chemita, les dîmes, etc. (voir Rachbam Baba Batra 91a), car il n'y a pas de Mitsva en soi de venir en Israël, et 'Hass Véchalom, ne pas réaliser les Mitsvot en Israël, ce qui est encore plus grave, comme nous l'explique le Ramban à plusieurs reprises (Parachat Vayéra verset 5 au sujet des habitants de Sodom, et Parachat A'haré Mot 18, 25).
Ainsi, le Kolbo critique très sévèrement ceux qui montent en Israël et n'accomplissent pas les Mitsvot, en rapportant entre autre le verset dans Jérémie (2, 7) : "Je vous avais amenés dans un pays de vergers pour jouir de ses fruits et de ses richesses; mais une fois arrivés, vous avez souillé Mon pays, et de Mon domaine vous avez fait un objet d'horreur". Le Chla Hakadoch, au nom du 'Harédim, écrit aussi la même chose (rapporté dans le 'Hokhmat Adam - Michpété Arets chap. 11) : "celui qui ne se purifie pas en Israël, il est préférable pour lui de ne pas monter".
Dans le même ordre d'idées, nous retrouvons que le Zohar (Raaya Meymna page 109b Chémot) nous explique que tout celui qui habite en-dehors d'Israël est considéré comme s'il était idolâtre, car, en-dehors d'Israël, il n'y a pas de possibilité d'apporter de sacrifice comme en Israël à l'époque du Temple. D'ailleurs, Rachi (Chmouel I 26, 19) nous dit bien que cette règle ne concerne que l'époque du Beth Hamikdach.
Le Kolbo susmentionné explique ce passage dans le sens de la prière. En effet, la prière en Israël est plus acceptée. Au passage, le Sdé 'Hémèd (Ma'arékhèt Kaf page 256) déduit qu'il ne s’agit que d'une interdiction de "sortir", mais celui qui n'est pas en Israël n'est pas considéré comme idolâtre.
Cela ressemble à la Mitsva des Tsitsit qui nous incombe uniquement lorsque l'on porte un habit à quatre coins. Néanmoins, nous essayons de rentrer dans le cadre de cette obligation en se procurant un vêtement à quatre coins, et, ainsi, être soumis volontairement à cette Mitsva (voir Tossafot Pessa'him 113b). En d'autres termes, si vous avez un Talith Katan, par exemple, cela prouve votre détermination à rentrer volontairement dans une Mitsva.
Le verset "Ki Mitsion Tetsé Torah" ("Car de Sion sortira la Torah") est expliqué par les Tossafot Baba Batra 21a dans le même ordre d'idées, à savoir que, lorsque l'enfant voyait de ses propres yeux la grande pureté et les Cohanim qui exerçaient leur service divin au Temple, il était aussitôt rempli de crainte de D.ieu, grâce à laquelle il pourra aborder les sujets de Torah avec plus de ferveur et de véracité.
Si on monte en Israël et que l'on ne se trouve pas dans un cadre adéquat d'un point de vue religieux et spirituel, c'est une Aliyah pas réussie. Je vous souhaite donc de tout cœur de "monter" en Israël en prenant sur vous le respect des Mitsvot, et en trouvant le cadre spirituel adéquat à votre avancée dans la crainte de D.ieu, l'étude de Sa Torah, et l'accomplissement de Ses Mitsvot.
Kol Touv.