Chalom Rav,
A-t-on le droit de donner à manger à quelqu'un d'handicapé (trisomique, autiste, etc.), tout en sachant qu'il ne fera (peut-être) pas de Brakha ?
Merci pour votre réponse.
Chalom Ouriel,
1- Examinons tout d'abord votre question pour une personne en bonne santé. Peut-on donner à manger à quelqu'un qui ne fait pas de Brakha ?
La Torah interdit de "mettre une embûche devant un aveugle", c'est-à-dire de provoquer chez son prochain une faute. Si je lui donne à manger alors que je sais qu'il ne fait pas la Brakha, je provoque la faute.
De l'autre côté, si je ne lui donne pas à manger, je risque de provoquer sa haine à mon égard, voir envers tous les religieux !
C'est pourquoi je dois essayer de lui demander (très gentiment) de faire la bénédiction (ou je l'acquitte si je mange également). Toutefois, si je ne peux pas lui demander ou qu'il refuse, je peux lui donner à manger, car sinon je vais causer un autre interdit encore plus grave : cette personne risque de haïr tous les juifs pratiquants et va encore plus s'éloigner de la Torah. Ainsi ont tranché le Rav Chlomo Zalman Auerbach (Min'hat Chlomo p.189), le 'Hazon Ich (12, 9), ainsi que le Rav Ovadia Yossef (voir Yalkout Yossef, Brakhot p.94).
2- A plus forte raison pour une personne handicapée... Il n'a pas le Da'at (discernement) nécessaire pour être responsable de ses choix. De plus, il y a une très grande Mitsva de s'occuper d'eux et de les aider.
Enfin, il faut rappeler que le 'Hazon Ich se levait devant un handicapé : il affirmait que les infirmes sont souvent des réincarnations de grands justes qui sont revenus dans ce monde pour réaliser certaines réparations. Ils méritent donc toute notre estime.
Qu'Hachem envoie une Réfoua Chéléma à tous les malades. Amen.