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Ne pas faire son Aliyah pour rester au Collel ?

Rédigé le Lundi 5 Juin 2017
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

Je suis dans un Collel en France et j'aimerais faire mon Aliyah, mais, dans ce cas, je serai dans l'incapacité de me vouer entièrement à la Torah, et il me sera donc impératif de faire une Hichtadlout (effort personnel) et d'aller travailler pour nourrir ma famille.

Or, tous les Rabbanim disent qu'il vaut mieux rester étudier en France que de travailler en Israël.

Ne rentrons-nous pas là dans un cas de 'Hoté Nisskar (fauteur récompensé) ?

Merci et Kol Touv.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40358 réponses

Bonjour,

Vous n’êtes pas dans une situation de ‘Hoté Nisskar - fauteur récompensé.

Si vous avez l’opportunité d’étudier dans un Collel en étant en France, il faut repousser, à plus tard, votre Aliyah si vous risquez de ne plus étudier en étant en Israël.

David Hamélèkh écrit :

« Il est une chose que je demande à Hachem et que je réclame fortement, c’est de séjourner dans la maison d’Hachem tous les jours de ma vie, de contempler Sa splendeur et de fréquenter Sa demeure ».

Téhilim 27, verset 4.

Parnassa ?

Pas de problème !

Voir Rambam, Hilkhot Chmita Véyovel, chapitre 13, Halakha 12-13.

Afin d’être pénétré de ces Halakhot, lisez-les, au moins, 60 fois.

Le Rav R. Eisenberg écrit : "Les juifs devaient apprendre la modération et se contenter de ce qui leur était accordé. Quel que soit l'effort fourni par chacun pour collecter la Manne, en fin de journée, la quantité amassée était précisément égale à une même mesure d'un Omer dans tous les paniers. Assurément, c'est Hachem Qui fixe la subsistance et l'homme ne fait qu'habiller le miracle. Celui qui délaisse son accomplissement spirituel, prétendant ainsi accroître son bien-être matériel, n'obtiendra finalement pas plus que son quote-part, telle qu'elle a été fixée préliminairement par Hachem.

La fonction pédagogique de la Manne était également d'enseigner la confiance en Hachem, pourvoyeur du pain quotidien. C'est pourquoi le processus se répétait chaque jour et il était insensé de garder les restes" (Survivre, p. 134).

De même qu'en ramassant la Manne, ils étaient parfaitement conscients du fait que leur part venait du Ciel, de même nous devons réaliser que notre revenu nous a été réservé par Hachem.

Et, de même que nos ancêtres ne ramassaient leur portion que pour le jour même, de même chaque Juif doit tendre à se contenter de satisfaire ses besoins du jour, et passer le reste de son temps à étudier la Torah.

Nos Sages nous conseillent : "Diminue le volume de tes affaires et occupe-toi de Torah !"

Hachem a d'énormes réserves de nourriture, ainsi qu'Il l'a montré en produisant un excédent de Manne qui formait un tas haut de soixante Amot [≈ 30 mètres].

Le fait que les gens soient malgré tout à court de subsistance résulte de leurs propres défaillances. Les fautes forment une barrière qui nous empêche de recevoir la bonté d'Hachem.

Il est inconcevable pour l'homme, qui est le seul but de la Création, de passer le plus clair de son temps à travailler pour subvenir à ses besoins.

Voici un autre passage figurant dans le livre mentionné ci-dessus

"Durant les six jours de la semaine, l'homme est plongé dans ses occupations : il transforme son entourage, s'investit corps et âme dans l'amélioration de son bien-être, et doit également travailler "à la sueur de son front" pour obtenir les moyens lui permettant de survivre [la "lutte pour l'existence"]. Ces/ses occupations sont fréquemment causes de tourments, d'inquiétudes, voire même d'angoisses. Bien plus que cela, elles sont dans bien des cas, à l'origine de la distance séparant l'homme de son Créateur.

Le Rav Munk écrit : "La menace de la faim, réelle ou prétendue, fait oublier tous les principes et réduit à néant les meilleurs engagements.

Aussi longtemps que l'homme n'est pas libéré de l'angoisse que provoque en lui le souci de la subsistance, il n'y a point de place pour la réalisation intégrale de la loi divine. Cependant, la délivrance de cette obsession n'est possible que grâce à la prise de conscience que le souci de subsistance, premier de tous nos soucis, ne repose pas seul, et pas en premier lieu, sur nos épaules. Il incombe à l'homme, dans ce domaine, comme en bien d'autres, de faire son devoir, tout en confiant la réussite à la constante sollicitude du Créateur. Sans cette prise de conscience, l'homme rivé à la poursuite du gain matériel, ne connait pas de limite dans sa lutte pour l'existence. Elle le poussera sans cesse à la recherche de nouveaux profits, sans égards pour autrui, et elle ne tolérera auprès d'elle aucun autre objectif et aucun autre idéal." [Commentaire sur Chémot 16/2]. L'homme pourrait même se dire dans son cœur : "C'est ma force et la vigueur de ma main qui m'ont conquis cette puissance" [Dévarim 8/17].

Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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