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Mon fils refuse de m'aider financièrement sous prétexte que je suis dépensier

Rédigé le Lundi 22 Août 2022
La question de Anonyme

Bonjour Rav,

Est-ce qu'un fils de plus de 30 ans célibataire qui gagne très bien sa vie a le droit de refuser de l'argent (quelques centaines d'euros) à son père qui veut acheter de la nourrtirure, ainsi que payer ses factures d'électricité, d'eau et de gaz sous prétexte que son père est un grand dépensier ?

Le fils à dit à son père qu'un rabbin lui aurait dit qu'il avait le droit de refuser car son père "jetait l'argent" par les fenêtres et que le fils avait le droit de refuser.

La réponse de Rav Yona GHERTMAN
Rav Yona GHERTMAN
132 réponses

Chalom,

Les décisionnaires traitent du cas de parents qui manquent d'argent en raison d'une mauvaise gestion de leur part (par exemple si le père a une possibilité de travailler et qu'il refuse systématiquement tout travail qu'on lui propose), et il ressort de la Halakha pratique que, dans un tel cas, il n'est pas obligatoire pour les enfants de les aider financièrement.

Cependant, il est recommandé de le faire s'ils en ont les moyens, par "Midat 'Hassidout" (mesure de piété).

[Cf. notamment Chout 'Hatam Sofer Yoré Déa 229, 'Aroukh Hachoul'han 240, 18, et Yalkout Yossef Kivoud Av 2, 22, pp.130-131 (édition 5765).]

Ainsi, au-delà de la "stricte loi", il y a un comportement recommandable, c'est-à-dire un aspect moral indispensable. Rappelons que l'une des raisons avancées pour la destruction du Beth Hamikdach est que l'on jugeait uniquement selon la stricte loi [Baba Métsia 30b ; bien qu'en l'espèce la "Midat 'Hassidout" doit être distinguée du "Lifnim Michourate Hadin" (au-delà de la stricte loi) puisque la dernière implique un comportement motivé exclusivement par des considérations morales, alors que la première indique aussi que l'on craint une opinion non-retenue dans la Halakha, ce qui est le cas puisque, selon une opinion talmudique, il serait obligatoire dans tous les cas de subvenir aux besoins de son père (cf. 'Aroukh Hachoul'han, op. cit.)].

Enfin, notons que ce sujet doit être traité au cas par cas, et avec l'aide d'un œil extérieur (de préférence un Rav). En effet, étant donné que les sentiments prennent une grande place ici, puisqu'il s'agit d'une relation entre un père et son fils, il y a des chances pour que le jugement de l'un comme de l'autre ne soit pas impartial. C'est qu'il y a une grande part de subjectif sur ce qu'on appelle "dilapider son argent / grand dépensier ; etc.".

En conclusion : d'après la stricte loi, il n'est pas obligatoire pour le fils d'aider son père dans un tel cas, mais il est en général recommandé de le faire tout de même. Toutefois, on prendra conseil auprès de son Rav en lui donnant davantage de détails afin de proposer une solution conciliante et la plus adaptée possible.

A votre disposition pour davantage de précisions.

Kol Touv.

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