Bonjour,
Est-il vrai qu'en période de Galout (exil, c'est-à-dire actuellement), les Mitsvot faites en-dehors de la terre d’Israël ne sont pas comptabilisées ?
Bonjour,
Chaque Mitsva, chaque bonne pensée, le moindre geste et le moindre effort sont comptabilisés par Hachem.
Tout est pris en considération.
Que l'on soit en France, en Australie, en Israël ou sur la lune.
Ce que vous avez entendu est une théorie apparemment erronée basée sur le commentaire de Rachi dans Dévarim, chapitre 11, verset 18.
Explications :
Le verset dit : "Vous placerez Mes paroles que voici sur votre cœur et sur votre âme..." Dévarim, chapitre 11, verset 18.
Rachi explique au nom du Sifri : "Même après avoir été exilés, distinguez-vous par la pratique des Mitsvot, mettez les Téfilines, placez des Mézouzot à vos portes; pour qu'elles ne soient pas nouvelles quand vous reviendrez."
Il apparaîtrait donc que le but de l'accomplissement des Mitsvot en exil est uniquement pour ne pas avoir de mal à en reprendre l'habitude à notre retour en Israël.
Mais du point de vue de la Halakha, ceci est inexact pour plusieurs raisons.
1. Dans le Sifri, les mots "mettez les Téfilines, placez des Mézouzot à vos portes", rapportés par Rachi ne sont pas mentionnés.
Certains commentateurs disent que dans les éditions de Rachi de l'époque, c'est l'initiale 'Tom" (תו"מ) qui était mentionnée et faisait donc allusion à "Troumot Ouma'assrot" - les prélèvements de certaines dimes.
Les transcripteurs qui n'étaient pas toujours des grands érudits en Torah ont fait une erreur et ont noté "Téfilines et Mézouzot" au lieu de "Troumot et Ma'assrot".
Voici donc la vraie explication de Rachi : certaines Mitsvot comme les Troumot et Ma'assrot, bien qu'étant en vigueur uniquement en Israël, doivent être accomplies même en exil afin qu'elles ne soient pas nouvelles et que l'on ne ressente aucun mal à les accomplir en revenant sur notre terre.
Mais il est évident que toutes les autres Mitsvot comme le respect des parents, la Tsniout, les Téfilines, la Mézouza, le Chabbath, la Cacheroute etc. sont en vigueur partout dans le monde [et même sur la lune].
A propos de cette explication, voir Cha'aré Aharon sur Dévarim, chapitre 11, verset 18.
2. Le Ramban sur le verset en question [et Béréchit 24, 3 et 26, 5 - Dévarim 4, 5 et 4, 28], expliqué par le Maharal, donne à l'explication de Rachi une portée Kabbalistique d'une grande profondeur.
Voir également les explications du Rav Yéhouda Meir Dvir dans son ouvrage "Beth Hayayin" sur le Ramban, dans Vayikra, chapitre 18, verset 25.
Il affirme explicitement et d'une manière qui se présente sans ambigüité que toutes les Mitsvot [à quelques exceptions près] doivent être accomplies en-dehors de la terre d'Israël comme en Israël, conformément à ce qui est rapporté dans plusieurs endroits du Talmud [Voir Kiddouchin 36b], du Choul'han 'Aroukh et des écrits de tous les décisionnaires de toutes les époques.
Cependant, une Mitsva accomplie sur la terre d'Israël aura, dans les sphères supérieures, un impact marqué d'une certaine différence vue l'envergure exceptionnelle de l'action.
Malheureusement, nous n'avons pas l'intelligence nécessaire pour comprendre une telle idée.
Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.