Logo Torah-Box
Cliquez-ici !
Cliquez-ici !

"Marit Ha'ayin", c'est quoi ?

Rédigé le Jeudi 29 Juillet 2021
La question de Anonyme

Chalom Rav,

Pouvez-vous m'expliquer le concept de "Marit Ha'ayin" et l'illustrer par des exemples ?

Mille mercis.

La réponse de Rav Avraham GARCIA
Rav Avraham GARCIA
8305 réponses

Chalom Ouvrakha,

Dans plusieurs endroits [Erouvin 88b, Sota 43b, Kritout 21b et 'Houlin 41b et 75b], Rachi nous explique que nos Sages ont interdit certaines choses pour ne pas que les gens en viennent à apprendre de nous en pensant qu'une autre chose est permise, par exemple, consommer de la volaille cuite avec du lait [Choul'han Aroukh Rama Yoré Déa 87-3] ou louer un ustensile à un non-juif qui travaillera avec pendant Chabbath [Choul'han Aroukh 246], car les gens vont penser que le non-juif travaille pour le juif, ou louer son magasin ou son usine à un non-juif [Choul'han Aroukh 243] pour la même raison [voir aussi Siman 247 et 245].

A une époque, se vêtir de soie et de lin fut interdit à cause de Marit Ha'ayin, car on pouvait croire qu'il s'agissait de lin et de laine [Choul'han Aroukh Yoré Déa 288-1]. Le sang humain ou de poisson n'est interdit qu'à cause de Marit Ha'ayin [Choul'han Aroukh Yoré Déa 66-10 et 9], et certains ont même voulu interdire la perruque pour une femme mariée à cause de Marit Ha'ayin [Michna Beroura 2,12, voir Sdé 'Hémed Ma'arékhèt Guimel note 71].

Nous retrouvons par ailleurs, une autre catégorie de Marit Ha'ayin, qui consiste à interdire quelque chose pour ne pas que les gens pensent que la personne a commis une 'Avéra, par exemple [Choul'han Aroukh 301-45] au sujet de l'interdit d'étendre du linge mouillé pendant Chabbath, car les gens penseront que le linge a été lavé pendant Chabbath.

Enfin, il y a une troisième catégorie de Marit Ha'ayin qui consiste à interdire une chose, car on dirait [Mi'hzé] que la personne commet un interdit, par exemple filtrer la moutarde [Chabbath 134a], tremper des ustensiles au Mikvé le Chabbath [Bétsa 18a], Ribbit [Baba Métsia 62b, 65a, 69a], ou poser une marmite dans un endroit où on a l'habitude de cuire est interdit, même si les aliments sont cuits, car on dirait [Mi'hzé] que l'on cuit.

Kol Touv.

Prélèvement de la 'Halla : Mitsva en Or

Prélèvement de la 'Halla : Mitsva en Or

Ouvrage-référence sur le prélèvement de la pâte. Lois, schémas et images pour accomplir pleinement la Mitsva de Hafrachat 'Halla.

acheter ce livre télécharger sur iTunes

Avez-vous aimé ?

1 commentaire

Louis F.
18/07/2022 - 03h08
Chalom Rav,
J’ai lu vos explications avec intérêt. Pourriez-vous m’apporter quelques éclaircissements ?
1/ Sur la première sorte de Marit Ha’ayin que vous identifiez : l’objectif est de ne pas induire en erreur sur la règle et qu’on pense qu’une [...] lire la suite du commentaire
Chalom Rav,
J’ai lu vos explications avec intérêt. Pourriez-vous m’apporter quelques éclaircissements ?
1/ Sur la première sorte de Marit Ha’ayin que vous identifiez : l’objectif est de ne pas induire en erreur sur la règle et qu’on pense qu’une chose interdite est permise.
Au fond, est-ce que l’on interdit une chose parce que l’on craint que notre prochain qui nous observe commette une erreur de fait ou plutôt qu’il fasse une analogie abusive ? Je m’explique par un exemple : le sang du poisson est-il interdit parce que celui qui nous voit et nous accorde crédit peut penser que c’est du sang de viande et en déduira que le sang de viande est permis (il se trompe sur les faits et donc sur la règle) ou peut penser que c’est bien du sang de poisson (pas d’erreur de fait) mais qu’il n’y a pas de raison pour que la règle ne soit pas le même pour le sang de viande (analogie abusive, d’où erreur sur la règle).
2/ Deuxième type : pour ne pas que l’on pense à tort que l’on a fait une chose interdite.
- Au fond, quel est ici l’objectif ? Ne pas influencer (si je viole une règle, un autre pourrait être incité à faire de même) ? Ne pas faire de la peine (à qui se soucie que j’agisse bien) ? Ne pas susciter de la médisance ?
- En outre, j’ai l’impression que tous les exemples donnés pour le premier type pourraient valoir pour le second et inversement. Par exemple, si je consomme du sang de poisson, quelqu’un pourrait croire que c’est du sang de viande et que je commets un péché. Et si j’étends du linge mouillé pendant chabbat (exemple que vous donnez du second type), certains pourraient penser qu’il est permis de le laver pendant chabbat.
3/ Pourriez-vous expliquer avec d’autres mots le troisième cas car je ne comprends pas en quoi il se distingue des deux autres ?
Merci infiniment.
Contactez-nous sur WhatsApp