Chalom Rav,
Pouvez-vous m'expliquer le concept de "Marit Ha'ayin" et l'illustrer par des exemples ?
Mille mercis.
Chalom Ouvrakha,
Dans plusieurs endroits [Erouvin 88b, Sota 43b, Kritout 21b et 'Houlin 41b et 75b], Rachi nous explique que nos Sages ont interdit certaines choses pour ne pas que les gens en viennent à apprendre de nous en pensant qu'une autre chose est permise, par exemple, consommer de la volaille cuite avec du lait [Choul'han Aroukh Rama Yoré Déa 87-3] ou louer un ustensile à un non-juif qui travaillera avec pendant Chabbath [Choul'han Aroukh 246], car les gens vont penser que le non-juif travaille pour le juif, ou louer son magasin ou son usine à un non-juif [Choul'han Aroukh 243] pour la même raison [voir aussi Siman 247 et 245].
A une époque, se vêtir de soie et de lin fut interdit à cause de Marit Ha'ayin, car on pouvait croire qu'il s'agissait de lin et de laine [Choul'han Aroukh Yoré Déa 288-1]. Le sang humain ou de poisson n'est interdit qu'à cause de Marit Ha'ayin [Choul'han Aroukh Yoré Déa 66-10 et 9], et certains ont même voulu interdire la perruque pour une femme mariée à cause de Marit Ha'ayin [Michna Beroura 2,12, voir Sdé 'Hémed Ma'arékhèt Guimel note 71].
Nous retrouvons par ailleurs, une autre catégorie de Marit Ha'ayin, qui consiste à interdire quelque chose pour ne pas que les gens pensent que la personne a commis une 'Avéra, par exemple [Choul'han Aroukh 301-45] au sujet de l'interdit d'étendre du linge mouillé pendant Chabbath, car les gens penseront que le linge a été lavé pendant Chabbath.
Enfin, il y a une troisième catégorie de Marit Ha'ayin qui consiste à interdire une chose, car on dirait [Mi'hzé] que la personne commet un interdit, par exemple filtrer la moutarde [Chabbath 134a], tremper des ustensiles au Mikvé le Chabbath [Bétsa 18a], Ribbit [Baba Métsia 62b, 65a, 69a], ou poser une marmite dans un endroit où on a l'habitude de cuire est interdit, même si les aliments sont cuits, car on dirait [Mi'hzé] que l'on cuit.
Kol Touv.