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Mariée à un Goy, aller au Mikvé ?

Rédigé le Dimanche 31 Décembre 2017
La question de Sarah C.

Bonjour,

J'ai une question pour une amie qui est mariée à un non-juif et qui souhaiterait aller au Mikvé.

Peut-elle ou pas ?

Merci pour tout.

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40078 réponses

Bonjour,

Il faut savoir qu’une telle femme commet de très graves fautes à chaque instant puisqu’elle ne peut pas respecter les Mitsvot de notre Torah.

D’autre part :

1. Le fait d’avoir des rapports en étant Nidda est l’une des fautes de la Torah ayant la plus grave des punitions - Karet [retranchement], même s’il s’agit de rapports avec un non-juif.

2. Le fait de vivre avec un non-juif est une faute extrêmement grave.

3. Selon Rav Ovadia Yossef, la femme en question doit absolument respecter toutes les lois de la pureté familiale, le plus scrupuleusement possible, afin de ne pas enfreindre d’innombrables fautes la rendant passible de Karèt, et, bien entendu, elle doit faire Techouva sur toutes les autres Mitsvot qu’elle transgresse incluant celle de vivre maritalement avec un non-juif. Cependant, si l’on remarque, sans doute, que son désir d’aller au Mikvé est afin d’avoir la conscience tranquille et de calmer son for intérieur, cela est interdit.

4. Selon Rav Mordékhaï Eliyahou, Rav ‘Haïm David Halévy, Rav Méir Mazouz, Rav Wozner [Chévet Halévi, volume 9, question 254], Rav Elyachiv, on ne doit pas lui conseiller de se tremper au Mikvé afin de l’inciter à se marier avec un homme juif. Voir Tal Yaldoutékha, pages 209-211.

5. Il va sans dire que si on lui conseille de se tremper au Mikvé conformément aux lois de la pureté familiale [elle doit donc, étudier les lois en question, sans quoi, le trempage n’a aucune valeur], c’est en lui expliquant que le but est d’éviter - partiellement - la peine de Karèt, mais qu’elle commet, tout de même, de graves infractions à chaque instant.

6. Il faut prier pour elle et pour toutes celles qui n’ont pas encore mériter de toucher aux eaux merveilleuses du Mikvé.

A propos de Karèt

L'une des punitions requises pour les fautes les plus graves est Karèt [la liste ci-dessous n'est pas exhaustive] :

- Homme restant consciemment incirconcis jusqu'à sa mort.

- Consommation de certaines graisses animales interdites.

- Unions interdites mentionnées dans la Torah [Cf. Vayikra 18, 6-30]. Les rapports avec une femme ne respectant pas scrupuleusement les lois de Nidda - pureté familiale, font partie des unions interdites, passibles de Karet.

1. Transgression du Chabbat sous certaines formes [intentionnellement et sans témoins].

2. Faire un travail interdit durant Yom-Kippour.

3. Consommer un aliment [ou une boisson] durant Yom-Kippour.

Consommer du sang animal ou tout aliment dans lequel se trouve du sang animal.

Le Karet est une punition céleste qui peut prendre différentes formes, mais elle signifie toujours retranchement et rupture.

La personne étant passible de Karet n'a plus de lien avec son peuple, elle est exclue de la communauté des Tsadikim.

Généralement, ce sont les expressions ונכרתה מישראל ["retranchée du peuple d'Israël"] ou ונכרתה מקרב עמו ["retranchée du sein de son peuple"] qui sont utilisées par la Torah, pour décrire cette punition si grave.

Une seule et unique fois, c'est une autre expression qui est utilisée, laissant entendre que la personne passible de Karet n'est pas uniquement retranchée de son peuple, mais également de devant D.

Cette expression se trouve dans le verset "Cette âme sera retranchée de devant Moi, Je suis L'Eternel" [Vayikra 22/3].

Nos sages expliquent [voir Rachi sur Vayikra 22/3] : "On aurait pu croire que le fauteur est retranché de son peuple, mais peut aller rejoindre une autre nation. C'est la raison pour laquelle, le verset dit : "L'âme sera retranchée de devant Moi" [Or, Moi, Le Créateur, Je suis partout !]"

Où le fauteur pourrait-il donc prendre refuge ?

Le retranchement de l'âme est comparable à la rupture d'une branche, coupée de sa racine et qui n'est plus rattachée à sa source de vie. Ainsi, elle est séparée et éloignée de La source de toutes les bénédictions.

Le fauteur a rompu ses liens avec Le Créateur, aussi sera-t-il puni par la rupture des liens rattachant son âme à sa source de vie, mesure pour mesure : Mida Kénéguèd Mida.

La peine de Karet se rapporte parfois à l'âme, parfois au corps, parfois aux deux.

Celui dont les mérites sont plus nombreux que les péchés, même si ces derniers comprennent des fautes passibles de Karet, subira une punition physique et mourra d'une mort prématurée. Il gardera toutefois sa part dans le monde futur [Il est retranché uniquement מעמיו, de son peuple].

Il existe deux sortes de mort prématurée :

1. L'une avant 50 ou 60 ans ["Karet des années" - l'âge exact est sujet à discussion]

2. L'autre après 50 ou 60 ans, mais avant l'âge qui lui était initialement prévu ["Karet des jours"]. Ainsi, lorsqu'une personne faute gravement après l'âge de 60 ans, il est encore possible d'encourir la peine de Karet.

Comme nous l'avons souligné, dans ces deux éventualités, le fauteur n'est pas retranché du Olam Haba, mais après avoir fait Téchouva et quitté ce monde prématurément, il lui est possible de rejoindre les Tsadikim de toutes les générations passées, afin de pouvoir mériter le droit au monde futur.

D'autre part, si la personne reprend le bon chemin, toutes ses fautes sont transformées en mérites. Oui, en mérites !!!

Une preuve ? Voir Talmud Yoma 86b.

Nos Sages racontent que Rav Yossef a offert un festin aux 'Hakhamim en l'honneur de ses 60 ans, en signe de reconnaissance envers Hachem, l'ayant épargné de la peine de Karèt.

Abbayé, son élève, rétorqua : "Cher maître, vous avez sûrement évité le Karet des années mais pas le Karèt des jours ! [lequel est toujours possible]. Et Rav Yossef de répondre : "N'est-ce pas suffisant pour remercier Le Créateur ?! ".

Cependant, les personnes dont les péchés sont supérieurs à leurs Mitsvot et ayant transgressé une faute passible de Karèt (et n'ayant pas fait Téchouva jusqu'au jour de la mort) seront privées de leur part dans le monde futur.

C'est à elles que se rapporte le verset : "Cette âme sera retranchée de devant Moi" ou encore : "Je détruirai cette âme" [Vayikra 23/30].

Elles ne subissent pas la peine physiquement et peuvent atteindre un âge très avancé dans ce monde éphémère et passager.

Dans certains cas, une personne passible de Karèt peut entraîner, non seulement sa mort prématurée, mais également la disparition de toute sa descendance [voir Rachi sur Vayikra 17/9 - qu'Hachem nous en préserve !].

Attention ! En aucun cas, il est permis à qui que ce soit de tirer des conclusions sur une personne quelconque, en considérant l'âge de sa disparition.

Seul, Le Créateur, Maître de tous les jugements, est capable de scruter les actions de chacun !

Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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