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Mari irrespectueux et manque de Parnassa ?!

Rédigé le Jeudi 6 Juin 2019
La question de Anonyme

Bonjour,

Une question m'interpelle.

Vous dites qu'un homme qui ne respecte pas sa femme n'a pas une bonne Parnassa.

Pourquoi la femme devrait-elle supporter et le manque de respect et le manque de Parnassa dans son foyer ?

Merci de votre retour.

La réponse de Rav Nethanel GAMRASNI
Rav Nethanel GAMRASNI
600 réponses

Bonjour,

Cela n’est pas très précis.

Explications :

La Guémara (Baba Métsia 59a) écrit : "Rav a dit : l’homme doit être constamment vigilant à ne pas faire souffrir sa femme, car s’il l’a fait souffrir, la femme ayant la larme facile (de par sa sensibilité plus développée), causera au mari des représailles (du ciel) hâtivement."

Par la suite, la Guémara explique les sujets pour lesquels l’homme suivra les conseils de sa femme et ceux pour lesquels il ne devra surtout pas la suivre, suite apparemment à une contradiction.

En effet, il est apporté (ibid) que les gens disent qu’il faut se pencher pour écouter sa femme, alors que Rav dit ailleurs que celui qui suit les conseils de sa femme va en enfer, en apportant l’exemple du roi A'hav qui a suivi les conseils de sa femme Izével pour lequel la Torah écrit : "Il n’y a pas eu comme A'hav qui s’est vendu à faire le mal aux yeux de D.ieu, car il avait été tenté (influencé) par sa femme Izével" (Mélakhim I 21, 25).

La Guémara continue et écrit : "Rabbi Halbo a dit : l’homme doit constamment être vigilant au respect de sa femme, car la bénédiction ne réside dans la maison de l’homme uniquement de par sa femme, comme il est écrit (Béréchit 12) : "Et à Avraham, Il (Hachem) a fait du bien, pour (grâce à) elle", sous entendu qu’il n’est pas normal de ne pas respecter cette source de bénédiction (sa femme), car ce serait un manque de reconnaissance envers Celui qui nous octroie le bien.

Et la Guémara d’ajouter : "C’est ce que disait Rava aux gens de Méhoza : respecter vos femmes, car, par ce comportement, la bénédiction résidera dans vos foyers et vous vous enrichirez !"

Il ne s’agit pas là d’un manque dans la Parnassa, mais plutôt d’une Brakha abondante pour s’enrichir, car, comme susmentionné, la femme pieuse est source de bénédictions !

Vous dites qu’un homme qui ne respecte pas sa femme n’a pas une bonne Parnassa, mais ce n’est pas le cas : il a la Parnassa, mais se punit d’une bénédiction supplémentaire, qui est l’enrichissement.

Vous demandez pourquoi la femme devrait supporter le manque de respect et le manque de Parnassa ?

En réalité, elle supporte uniquement le manque de respect et pas le manque de Parnassa, celle-ci reste présente, mais pas au point de s’enrichir.

Toutefois, la question que vous posez peut être plus forte en se référant à la Guémara Kétoubot 62b au sujet de Rav Réhoumi qui avait pour habitude d'étudier auprès de Rava à Mehoza, loin de sa ville et de sa femme, et de rentrer chez lui la veille de Kippour. Une année, absorbé par son étude, il a tardé, et sa femme, impatiente de le retrouver, se disait : "Il va arriver maintenant", et se répéter sans cesse cela, mais Rav Réhoumi n’est pas arrivé. Inquiète, elle se mit à pleurer et la Guémara dit que Rav Réhoumi était à ce moment à l’étage, lorsque le sol sous ses pieds céda et il mourut de cette chute.

Le Rav 'Haïm Chmoulevits s’est questionné : à présent, la femme souffrira encore plus, non seulement la souffrance que son mari lui a infligé par son retard, mais à cela s’ajoute la mort de son mari. N'est-ce pas une forme d’injustice ?

Et de répondre qu’en réalité ce n’est pas une injustice, mais que les châtiments [suite aux manquements envers son prochain] ne sont pas, toujours, une contre-partie de la faute ayant pour but de "réprimander" le fauteur ou de l’appeler à se repentir. Il s'agit de "lois de la nature" s'appliquant dans le monde, comme un feu violent et dévastateur qui détruit tout, sans faire de différence entre ce qui est cher et ce qui ne l'est pas, une cause à effet.

C’est la raison pour laquelle l’homme doit être vigilant à ne pas faire souffrir autrui. Dans notre cas, il doit en plus prendre en compte qu'il n'a sa bénédiction financière que par le mérite de sa femme et lui témoigner de la reconnaissance en la respectant et en étant vigilant à ne pas la faire souffrir.

La femme de Rav Réhoumi avait également un travail à faire sur ses Midot (traits de caractère), qui consistait à se contenir encore. Connaissant la valeur inestimable de l’étude de la Torah et sachant que sa larme causerait du mal à son mari, elle aurait pu se comporter avec miséricorde envers lui et ne pas appeler la justice de D.ieu par ses larmes.

(Il ne faut pas perdre de vue que les femmes des Amoraïm - Sages de la Guémara - ne sont pas des femmes "ordinaires".)

A l'image de Ra'hel, la femme de Rabbi Akiva, qui attendait impatiemment son mari, et lorsqu’il arriva derrière la porte de sa maison et a entendu sa femme dire à une voisine : "S'il m'entendait, je lui dirais de repartir étudier la Torah". Rabbi Akiva fit alors demi tour et repartit pour douze années supplémentaires, car l’étude de la Torah est plus importante que le bien être de la présence de son mari.

Kol Touv.

Mékorot / Sources : Rav 'Haïm Chmoulevitch.
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