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Mari Avrekh, Femme au travail : rôles inversés ?

Rédigé le Mercredi 17 Septembre 2014
La question de Rivka D.

Bonjour Rav,

Comme il est écrit dans la Kétouba, le mari a le devoir de subvenir aux besoin de sa famille ; comment donc un mari qui étudie toute la journée (Avrekh) peut appliquer son engagement ?

Même si la femme est d'accord de travailler pour lui, les rôles ne sont-ils pas inversés ?

Merci d'avance pour vos réponses.

Qu'Hachem vous envoie pleins de bonnes choses, Amen.

La réponse de Arié HADDAD
Arié HADDAD
752 réponses

Bonjour Emilie,

Dans la Kétouba, il est effectivement écrit que le mari doit subvenir aux besoins de son épouse. C'est une institution d'ordre rabbinique, afin de garantir à l'épouse un niveau de vie minimum, les hommes de cette période ayant plus de liberté pour apprendre et exercer un métier rémunérateur que les femmes, souvent obligées de se consacrer aux besoins domestiques dès leur plus jeune âge. Nos Sages ont donc craint que les épouses risquent de manquer du minimum si elles devaient subvenir à leurs besoins de par elles-mêmes.

Ils ont ensuite décidé que si l'épouse avait des revenus, ils appartiendraient à son mari. Ceci afin d'éviter qu'il voie d'un mauvais oeil la situation dans laquelle il subvient à ses besoins et que malgré tout, elle dispose librement de ses revenus. C'est le régime matrimonial de droit commun dans la Halakha, encore en vigueur de nos jours.

Dans ce cas, l'épouse doit demander à son mari l'autorisation de faire une dépense, ou si elle souhaite faire un don qui dépasse un minimum établi entre eux, elle doit avoir son aval. De son côté, il doit se soucier que les revenus soient bien gérés et éventuellement rechercher des solutions (Gma'h - prêt sans intérêts, aide ponctuelle, revenus complémentaires) s'il constate que la situation l'exige.

Ce dispositif juridique ayant été installé pour le bien de l'épouse, si elle estime qu'il n'est pas à son avantage, car elle dispose de revenus avantageux, elle peut demander à adopter le régime de "Eni Nizonète Vééni Ossa" qui signifie : je ne donnerai pas mes revenus à mon mari mais ne lui demanderai pas non plus de m'entretenir. La gestion est alors définie par les règles qu'ils souhaitent suivre. C'est en général le modèle suivi dans le cas d'un remariage, en particulier s'il reste des enfants à charge.

Dans le cas d'un mari Avrekh, ce sont les mêmes règles qui prévalent : il faut choisir le régime et dans le cas du droit commun, même un mari Avrekh n'inverse pas son rôle avec celui de son épouse.

J'ajoute cependant que tous ces éléments juridiques définissent le cadre de la loi, mais dans la pratique, le mieux est (s'il s'agit d'un premier mariage) d'établir une relation de confiance, un compte commun et un dialogue pour définir les options de gestion des dépenses du foyer.

En espérant vous avoir éclairé, Kol Touv.

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