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Magasin où acheter son 'Hamets après Pessa'h & capital détenu par le public

Rédigé le Mercredi 14 Novembre 2018
La question de Gregory A.

Bonjour Rav,

Torah-Box a édité une liste de commerces appartenant à des non-juifs, dans lesquels il serait permis d'acheter du 'Hamets après Pessa'h.

Je ne comprends pas cette liste. Toutes les enseignes citées ont une partie de leur capital détenu par le public. Par exemple, le groupe Carrefour a plus de 60% de ses actions détenues par des milliers de personnes, dont FORCEMENT certaines sont juives (surtout quand on connait le pourcentage de juifs travaillant dans les sociétés de gestion, les banques etc).

Quel est le critère pour exclure les autres ? Le fait que le PDG de Casino soit juif en fait-il le propriétaire du paquet de pâtes du magasin du coin ?

La réponse de Rav Shimon GRIFFEL
Rav Shimon GRIFFEL
700 réponses

Bonjour,

Votre question montre que vous considérez le fait que des juifs soient propriétaires d’actions comme un fait évident.

Il faut d’abord savoir que la majorité des personnes travaillant dans la finance ne sont que des gestionnaires qui utilisent l’argent d’un autre et achètent et vendent les actions en son nom. Dans ce cas, le seul propriétaire de l’action est le client qui a payé l’action et qui en recevra les dividendes. Le gestionnaire n’est que le délégué de celui-ci, mandaté pour gérer l’argent que le client veut placer.

Le seul cas problématique est si un juif possède des actions de ce type et qu’il les a gardées pendant Pessa’h sans les inclure dans la vente du 'Hamets. Un tel cas me paraît être une configuration beaucoup plus lointaine et est à considérer comme un Safek (doute). Le fait de profiter de 'Hamets qui était la propriété d’un juif pendant Pessa’h n’est qu’un interdit rabbinique et, selon de nombreux décisionnaires, dans un cas où l’on a un Safek, cela est autorisé.

Mais, même en considérant le fait qu’un juif possède des actions du supermarché, dans la majeure partie des cas, il est permis d’y acheter du 'Hamets après Pessa’h.

Dans le cas où les actionnaires juifs sont minoritaires, il y a lieu de considérer que leurs parts dans le 'Hamets s’annulent dans la majorité des parts des Goyim (Bitoul Bérov), comme tout 'Hamets qui est en possession d’un juif pendant Pessa’h, qui est annulé dans une majorité de 'Hamets d’après Pessa’h (Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm 447, 11).

Même dans le cas où il y a une majorité d’actionnaires juifs, certains décisionnaires considèrent que les actions ne sont pas considérées comme la propriété d’une part dans l’entreprise, parce qu’un actionnaire ne peut pas exiger d’être payé en marchandise ou parce qu’il ne peut pas utiliser l’entreprise pour ses propres besoins. Selon d’autres, s’il s’agit de petits actionnaires qui n’ont pas de droit de vote, ils ne sont pas considérés comme propriétaires.

C’est pourquoi, il est permis d’acheter du 'Hamets dans les grandes surfaces, même si certains actionnaires sont juifs.

Le cas du groupe Casino est différent puisqu’un juif est propriétaire de la majorité des actions du groupe et qu’il en est le PDG et donc la dirige. Il faut peut-être le considérer comme propriétaire effectif d’une partie du 'Hamets du groupe et il n’est pas possible de dire qu’il y a Bitoul Bérov de sa part dans la totalité des actions.

Voir Choul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm 447, 11, Michna Beroura 449, 5, Chéilat David (de Rav David Friedman, Rav de Karlin en Lituanie, 1828 - 1919), Ora'h 'Haïm 5, Mélamed Lého'il, volume 1, 91, Min’hat Its’hak 3, 1.

Kol Touv.

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