Bonjour,
Est-il vrai que le Machia'h ne viendra pas un Chabbath ?
Si oui, comment est-ce compatible avec le fait que nous devons l'attendre à chaque instant ?
Bonjour,
1. Dans le Talmud Erouvin 43a-43b et Pessa’him 13a, nos Sages, les ‘Hakhamim, se demandent si Machia’h ou Eliyahou Hanavi [qui annoncera la venue du Machia’h] peuvent venir Chabbath, Yom Tov, les veilles de Chabbath et les veilles de Yom Tov.
Apparemment, selon la conclusion, Eliyahou Hanavi ne viendra pas une veille de Chabbath ou une veille de fête, nous annoncer la venue du Machia’h. Mais Machia’h, lui-même, pourra arriver une veille de Chabbath ou une veille de fête [car Eliyahou Hanavi sera arrivé jeudi ou l’avant-veille de la fête].
Y aurait-il, donc, des jours où l’on ne devrait pas attendre Machia’h ?
Or le Rambam nous dit bien dans le douzième article de foi, cité dans son introduction au onzième chapitre sur Sanhédrin [Pérek ‘Hélek] « qu’il faut attendre à chaque instant ».
2. Dans le Talmud Roch Hachana 10b-11a : selon Rabbi Eliézer, la délivrance finale aura lieu durant le mois de Tichri. Selon Rabbi Yéoshoua, elle aura lieu durant le mois de Nissan.
Donc, cela voudrait-il signifier que nous devons attendre le Machia’h que durant un mois de l’année [selon Rabbi Eliézer ou Rabbi Yéoshoua] ?
3. Plus encore, nos Sages, les ‘Hakhamim affirment que Machia’h viendra nous délivrer à la sortie d’une année de Chemita. Talmud Sanhédrin 97a.
Cela renforce davantage la question !
Ne devrait-on attendre le Machia‘h qu’une fois tous les sept ans ?
Première réponse :
Le Rav David Kohn [Sim’hat Ya’bets, page 279] fait remarquer : il n’est pas dit que nous avons l’obligation de croire qu’il peut venir à chaque instant. Il est dit : à chaque instant, nous avons l’obligation de croire qu’il peut venir, lorsque ce sera fixé.
Les différentes dates mentionnées dans les écrits de nos Sages sont des moments très propices et chacune d’entre elles est à un moment du calendrier où les circonstances rendent « facile » la délivrance. Il faut, donc, en profiter.
Rabbi Its’hak Zéèv de Brisk dit, tout de même, que l’on doit attendre chaque jour [pour des raisons que l’on ignore] et comme nous le disons dans la ‘Amida : « Ki Lichou’atekha Kivinou Kol Hayom » - à chaque instant.
Seconde réponse :
Il y a deux moments propices à la délivrance : un moment fixé par Hachem, quel que soit le niveau spirituel du peuple juif. Un autre moment, dépendant de son niveau spirituel. Ce dernier moment peut survenir dès que le peuple devient méritant, bien avant le premier.
Lorsque nous attendons Eliyahou Hanavi qui annoncera la venue du Machia’h, il peut, en effet, arriver à chaque instant car si nous nous ne mériterons pas la délivrance du second moment, il pourra arriver la veille du Chabbath et des fêtes.
Il en est de même pour la discussion opposant Rabbi Eliézer à Rabbi Yéhochou'a. Les deux mois qu’ils mentionnent concernent, uniquement, la délivrance au moment fixe mais pas celle que nous pouvons mériter si nous sommes méritants.
Pour des détails, voir Pniné Michmar Halévi, pages 177-212 et suivantes, Touré Even sur Talmud Roch Hachana 10b-11a qui, d’ailleurs, pose une grande question sur son explication, Michmar Halévi [Rav Moché Mordekhaï Shulzinger], page 351, passage Oubeémet, sur Talmud Soucca.
Certains de nos maîtres, notamment, le Rav de Brisk, affirment qu’il faut faire la différence entre Machia’h et Eliyahou Hanavi. Machia’h peut arriver à chaque instant [c’est, apparemment, la conclusion du Talmud], même durant Chabbath et Yom Tov, ainsi que durant les jours qui les précèdent. C’est, uniquement, Eliyahou Hanavi qui ne viendra pas nous annoncer [1 ou 3 jours auparavant] sa venue durant certains jours.
La question qui se poserait : si Eliyahou Hanavi ne vient pas un lundi donné [par exemple], comment peut-on attendre Machia’h pour le lendemain ou pour trois jours après ?
A cela le Rav de Brisk répond : lorsque Machia’h viendra, il répondra à cette question.
Voir Rinat Its’hak sur Isaïe-Jérémie, page 78, passage Véhiné.
Nous n’avons pas répondu à toutes les questions. Il y a, encore, [très] beaucoup à dire à ce sujet.
Voir Hamaor, année 5769, volume 4 [470], pages 87-97 [du miel !].
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.