Bonjour Rav,
Qu'en est-il de cette loi récente autorisant des familles à signer une autorisation de non réanimation dans le cas d'un infarctus ?
Je pense en particulier aux personnes âgées, atteintes de la maladie d'Alzheimer au dernier stade (ne marchent pas, ne mangent pas seules, ne parlent pas, ne communiquent pas).
Peut-on parler d’arrêt cardiaque "providentiel", et, dans ce cas, sachant qu'une défibrillation risque d'empirer son état physique et mental déjà fragiles, a-t-on le droit de vie en la réanimant ?
Bonjour,
Votre question est de plus en plus d'actualité, car la médecine est capable de maintenir en vie avec des appareils pratiquement tout le monde.
La question est sur trois points :
1. Jusqu'où avons-nous l'obligation de faire ce qu'on appelle de l'acharnement thérapeutique,
2. Quelle est notre obligations envers la vie ? Sommes-nous obligés de vivre à n'importe quel prix (malade, paralysé, diminué physiquement, etc.) ?,
3. A qui revient cette décision (la famille, les patients, les médecins) et quand peut-elle être prise ?
Tout d'abord, il faut savoir que ces questions d'éthique et Torah sont très complexes, et comptent parmi les plus difficiles du judaïsme.
Des Grands de notre génération, comme le Rav 'Haïm Ozer Grozinsky, le Rav Moché Fenstein, le Rav Chlomo Zalman Auerbach, le Rav Wozner, etc. ont débattu ce sujet avec énormément de conscience et de vigueur, comme cela est ramené dans "Vé'haï Bahèm", page 134.
La conclusion est que personne ne peut trancher sans demander au préalable un avis rabbinique, mais il existe toutefois des grandes lignes :
- Il nous est interdit de rapprocher la mort d'un malade sous aucun prétexte,
- Il ne nous est pas toujours obligé de faire de l'acharnement thérapeutique,
- Un patient peut, dans certain cas, refuser certains traitements qui le mettront dans une situation difficile.
Il est clair que le but ici n'est pas de répondre à un cas particulier, mais juste d'ouvrir les yeux à certaines questions que l'on peut se poser.
Kol Touv.