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Lire un roman non-juif pendant Chabbat

Rédigé le Samedi 18 Octobre 2014
La question de Jonathan B.

Bonjour monsieur le rabbin,

Est-il permis de lire des lectures non-juives le Chabbat comme des romans ?

La réponse de Rav Yossef LORIA
Rav Yossef LORIA
1203 réponses

Chalom Jonathan,

Voici la réponse, tiré du livre "Les fondements du Chabbath" à la page 97 jusqu'à 102 :

1- Définition des lectures prohibées

Il est défendu de lire pendant Chabbat différents documents tels que des contrats, des factures, des récépissés, des quittances, des reçus ou des traites.

En effet, le verset enseigne dans Isaïe : « Si tu cesses de fouler aux pieds le Chabbat, de vaquer à tes affaires en ce jour qui M'est consacré, si tu considères le Chabbat comme un délice, la sainte journée de l'Eternel comme digne de respect, si tu le tiens en honneur, alors tu te délecteras en D? et Je te ferai dominer sur les hauteurs de la terre et jouir de l'héritage de ton aïeul Ya'akov. C'est la bouche de l'Eternel qui l'a dit »1.

Nos sages déduisent de ce verset qu'il est défendu de lire des documents prohibés.

Certains craignent qu'en lisant de tels documents, on ne soit entraîné à en effacer le contenu pour le rectifier. Il est aussi interdit de lire des lettres ou des missives si on connaît leur contenu. On ne fait aucune distinction entre une lecture à voix haute ou à voix basse.

Néanmoins, s'il s'agit d'une lettre (et non d'une facture) dont on ne connaît pas le contenu, il est toléré de la lire à voix basse car il est possible qu'elle ait une utilité quelconque pour le Chabbat. Toutefois, si la lettre provient de l'extérieur du « domaine permis » (le Te'houm représente le domaine dans lequel il est permis de porter tant qu'il y a un 'Erouv) il est préférable de ne pas la toucher, mais le non-Juif l'ouvrira de manière à permettre au Juif de la lire à voix basse sans la toucher . Les Achkénazes devront se montrer rigoureux et ne pas la lire même à voix basse, à moins qu'il ne s'agisse d'un cas de grande utilité .

Pour ouvrir la lettre, on dira au non-Juif par allusion: «Il m'est impossible de lire la lettre tant qu'elle est fermée» afin qu'il l'ouvre lui-même.

2- Différentes listes

Il est défendu de lire une liste d'invités ou d'aliments nécessaire à la mise en oeuvre d'un repas organisé.

Le Talmud craint qu'en lisant une telle liste, on ne soit entraîné à effacer son contenu, ou à lire des documents qui sont réellement interdits tels que des contrats ou des factures .

Néanmoins, il est permis de lire la composition d'un aliment qui figure sur l'emballage afin de vérifier si les ingrédients nous conviennent, ou pour savoir si l'aliment est neutre ou lacté, ainsi que pour s'assurer de sa cacherout . Il est de même permis de lire le nom des rues qui figure sur les écriteaux ou sur les panneaux de signalisation, ainsi que les différentes indications qui ont pour but d'orienter notre itinéraire .

3- Lecture de documents pour l'accomplissement de Mitsvot

Seul le responsable de la synagogue (le Chamach) est autorisé à lire la liste des personnes qui doivent monter à la Torah ou la liste des invités du Chabbat que l'on fête en l'honneur d'un mariage ou d'une Bar Mitsva . En effet, il s'agit de l'accomplissement d'une Mitsva, et nos sages n'ont pas défendu la lecture de cette catégorie de documents en cas de Mitsva . Toutefois, après l'accomplissement de la Mitsva, il est défendu de continuer à lire ces listes .

Il est défendu de lire des romans, des anecdotes profanes, des oeuvres érotiques et des «livres de guerre» pendant Chabbat, de crainte qu'on arrive à lire des contrats ou des factures. De plus, même au cours de la semaine il est interdit de s'adonner à ces lectures car le lecteur s'assimile à une catégorie de personnes légères et frivoles. Aussi, le lecteur transgresse le verset: «Ne vous tournez pas vers de fausses divinités».

Enfin, pour les romans érotiques, il existe une grave interdiction d'éveiller en soi le mauvais penchant et tous ceux qui participent même indirectement à l'impression ou à la distribution de telles oeuvres font fauter le public. Or nos sages nous enseignent que la gravité de celui qui fait fauter autrui est plus grave que celui qui le tue, car la conséquence d'un crime est limitée à ce monde-ci, mais le fait de faire fauter autrui a des conséquences dans ce monde-ci et dans le monde futur.

Il est aussi défendu de déplacer les documents ou les livres qu'il est interdit de lire pendant Chabbat.

Le Choul'han 'Aroukh stipule qu'il est défendu, pendant Chabbat, de lire différentes lectures en-dehors des livres de Torah. Toutefois certains permettent la lecture de livres de sciences (ou autres sagesses), et telle est la coutume des communautés achkénazes. Mais un Séfarade ne pourra pas se montrer indulgent et même un Achkénaze qui est empli de crainte divine devra se montrer rigoureux.

Mékorot / Sources : Choul'han Aroukh.
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