Logo Torah-Box

Les surnoms selon la Halakha

Rédigé le Jeudi 12 Mars 2015
La question de Yehoudite B.

Bonjour,

J'ai été récemment reprise par une maman à l'école de ma fille alors que je venais de l'appeler par son diminutif ("Elish" pour Elishéva).

Elle m'a alors dit que ce n'était pas bénéfique pour sa Néchama.

Y a-t-il un fondement halakhique ou kabalistique à cela, ou est-ce une simple croyance ? (Tous nos enfants ont un petit nom dans notre foyer comme une marque d'affection.)

Par ailleurs le fait d'être appelé régulièrement par un petit nom amical oblige-t-il à une nouvelle nomination ?

Mon mari m'appelle Yaffa de façon continuelle depuis notre mariage alors que ce n'est pas mon prénom. C'est pour lui un petit nom tendre, et il est bien entendu le seul à m'appeler de la sorte...

Merci de votre réponse.

La réponse de Rav Avraham GARCIA
Rav Avraham GARCIA
8155 réponses

Chalom Ouvrakha,

Nos Sages ont interdit de donner un diminutif lorsque ce diminutif fait honte à la personne (Baba Metsia 58b, Rachi et Choul'han Aroukh 'Hochen Michpat 228, 5, ainsi que le Rambam Hilkhot Dé'ot chap. 6, Halakha 8). Cet interdit reste en vigueur même si la personne en question s'est habituée à ce nom qu'on lui a collé.

On retrouve dans le Talmud plusieurs Rabbanim qui se vantaient de ne pas donner de surnom, même si celui-ci n'avait rien de dégradant, mais du fait qu'il n'ajoutait pas d'honneur, ils se l'interdisaient (voir Tossefot Méguila 27b et Korban Ha'éda Ta'anit, chap. 3, Halakha 13).

Pour en revenir à votre question, puisque, bien au contraire, le diminutif que vous utilisez est un honneur ou une marque d'affection et d'amitié, il n'y a pas d'interdit. Ainsi, nous pouvons constater (Hilkhot Guitin) que beaucoup de juifs avaient et ont des surnoms. Il n'y a donc pas lieu de changer vos noms.

Par contre, il faut éviter de donner des noms à tout va, mais dans votre cas, bien que votre nom soit Yéhoudit et que celui qu'on vous a "collé" n'a rien à voir, puisque c'est votre mari qui l'a choisi et que ce n'est pas en temps que "nom" mais en tant que tendresse légitime, il n'y a aucun problème. C'est comme lorsqu’un mari dit à son épouse "ma chérie", ce n'est pas un nom mais un terme affectueux, qui n'est bien entendu permis qu'au mari.

D'ailleurs, aussi étonnant que cela puisse paraitre, les saints livres conseillent fortement de ne pas appeler son épouse par son propre nom, et il y a en cela une grande Ségoula (Michné Halakhot, tome 9, Siman 249).

On retrouve justement à ce propos dans le Talmud (Chabbath 118b) que Rabbi Yossi a toujours appelé son épouse "ma maison"; de même, le Maharil (Likoutim à la fin du livre) appelait son épouse en yiddish "ma maison" ("mayn houz").

Concernant la Kabala, je suis dans le regret de vous dire que je ne suis pas plongé dans ce domaine...

En conclusion, il n'y a aucun interdit de donner des "surnoms" tant que cela est considéré comme un geste affectueux, et le mari peut lui aussi donner à son épouse un surnom.

Kol Touv.

Lois et Récits de Tou Bichvat

Lois et Récits de Tou Bichvat

L'essentiel de la fête de Tou Bichvat à la lumière des enseignements halakhiques et kabbalistiques.

acheter ce livre

Avez-vous aimé ?
Soyez le premier à commenter cette réponse Rav Avraham GARCIA