Les sons du Chofar appris d'un mécréant ?!

Bonjour,

Il existe plusieurs explications.

La plus simple est que l'on tire un enseignement de la maman de Sissra : quand elle a vu que son fils était en danger, elle s'en est préoccupée, elle a été très attristée, jusqu'à en pleurer. Le jour de Roch Hachana, c'est le jour où l'on est en "danger". En effet, toute notre année est décidée à ce moment-là : nous aussi, ressentant cette peur, ce risque, sonnons 100 sons. A travers ces 100 sons, nous montrons notre prise de conscience de la gravité de ce jour.

Mais en fin de compte, votre question reste d'actualité : pourquoi l'apprendre de la mère de Sissra ?

Le Rav David Aboudharam explique qu'au moment où Sarah a entendu qu'Avraham avait fait la 'Akédat Its'hak (le jour de Roch Hachana, rappelons-le), elle a pleuré 100 sons, et, en rappel de ces 100 sons, nous sonnons 100 sons de Chofar.

Avons-nous deux explications contradictoires aux 100 sons du Chofar ?

Je pense au contraire qu'elles sont complémentaires : nous avons deux mamans qui se rendent compte de la situation extrême de leur fils, Sarah et la maman de Sissra.

Sarah pleure parce qu'elle entend qu'en fin de compte, Its'hak n'est pas accepté comme Korbane (sacrifice). Elle a une peur terrible : est-ce que mon fils se comporte mal ? Pourquoi a-t-il été rejeté ? Hachem l'a destiné à être Korbane, Kadoch (saint), et, en fin de compte, il n'est pas accepté en tant que tel, a-t-il fauté ? S'est-il révolté contre la volonté de D.ieu ? Elle pleure parce qu'elle a peur d'avoir déçu D.ieu. C'est un pleur où toute sa volonté de maman est entièrement annulée devant la volonté de D.ieu.

La maman de Sissra, par contre, pleure parce que son fils n'a pas atteint son but de détruire le peuple juif, elle pleure parce qu'elle n'a pas réussi à outrepasser la volonté de D.ieu.

Deux mères, deux pleurs : un positif, un négatif, un constructeur, un destructeur. Sarah, entièrement dévouée à D.ieu, la mère de Sissra, entièrement révoltée.

Nous sonnons 100 sons contre les 100 sons de la maman de Sissra. Pas en rappel de ces sons, mais, au contraire, pour affirmer que nous sommes contre ce que la maman de Sissra représente, nous sommes, au contraire, comme Sarah Iménou.

Nous déclarons haut et fort : il est vrai que nous sommes devant une situation désespérée, mais, contrairement à Sissra, nous sommes entièrement dévoués à satisfaire D.ieu.

Kol Touv.