Bonjour Rav,
J'ai lu que, quand on fait une faute grave avant la Bar Mitsva, celle-ci allait sur les parents. Mais seront-ils jugés pour cette faute ou pour un "manque d'éducation" ?
S'ils sont jugés dessus, comment faire s'ils ne sont pas au courant de notre 'Avéra et qu'on préfère la garder pour soi ?
Si le Sanhédrine était rétabli, le père serait-il jugé à la place de l'enfant ?
Merci par avance pour vos réponses et votre aide.
Bonjour,
La responsabilité qui pèse sur le père d'un enfant ayant fauté est mentionnée dans le Midrach Rabba, chapitre 63, passage 10 sur Béréchit, ainsi que dans le Choul'han 'Aroukh, chapitre 225, Halakha 2 et dans le Michna Broura, passage 7 :
"Dès que le garçon atteint l'âge de treize ans, son papa récite la Brakha : "Baroukh Chépétarani Mé'onecho Chel Zé [au moment de la lecture de la Torah]".
A ce jour, mon analyse des textes traitant de cette Halakha, laisse apparaître que la punition du papa [pour chaque faute commise par l'enfant avant l'âge de treize ans], n'est pas celle de la faute commise, mais celle qui lui est réservée pour avoir manqué à son devoir de l'éduquer correctement. Voir le raisonnement d'une logique imparable dans Michné Halakhot, volume 3, question 26.
Chaque juif a l'obligation de veiller au bien-être matériel et spirituel de son prochain, et à plus forte raison lorsqu'il s'agit de ses propres enfants. C'est pourquoi, il est interdit d'amener une autre personne à fauter ou de contribuer à ce qu'elle fasse une action interdite. Voir Vayikra, chapitre 19, verset 14.
A chaque faute de l'enfant, le papa en est considéré comme le responsable lui ayant "permis" de fauter [suite à un manque d'éducation].
Vous écrivez :
"S'ils sont jugés dessus, comment faire s'ils ne sont pas au courant de notre 'Avéra et qu'on préfère la garder pour soi ?"
Que le père soit puni pour les fautes de son enfant ou pour un "manque d'éducation", il n'est absolument pas nécessaire qu'il en soit informé; les fruits de sa mauvaise éducation sont là !
Chaque [bon] père est censé savoir si son enfant se conduit correctement durant son absence.
Vous écrivez :
"Si le Sanhédrine était rétabli, le père serait-il jugé à la place de l'enfant ?"
En aucun cas !
La Torah interdit que les parents soient mis à mort ou punis pour les fautes de leurs enfants.
Voir Dévarim, chapitre 24, verset 16.
Cependant, comme nous l'avons vu précédemment, Hachem, Lui-même [pas le Sanhédrine], peut, dans certains cas, faire peser les fautes des enfants sur les parents.
Au sujet de la responsabilité des parents ayant des enfants majeurs "mal éduqués", il y a une étude extraordinaire qui a été rédigée par le Rav Daniel Malakh, dans "Sinaï" [figurant dans "Proyect Hachout"], volume 131 [édité en 5763], pages 84-103.
Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.