Chalom Rav,
Comment expliquer que les frères de Yossef regardaient des femmes ?
Merci.
Bonjour,
1. En effet, cela fait partie de l'une des trois fautes que Yossef voyait chez ses frères et qu'il rapporta à son papa, Ya'acov Avinou. Voir Rachi, passage Ète Dibatam Ra'a sur Béréchit 37, verset 2.
2. La "faute" mentionnée dans votre question est l'opinion de Rabbi Chimon dans le Talmud Yérouchalmi Péa, chapitre 1, Halakha 1.
3. Rabbi Baroukh Halévi Epsteïn, l'auteur du Torah Temima, ainsi que le Méam Loez, expliquent :
Ce que Yossef rapportait à son papa n'était qu'une interprétation de ce qu'il voyait chez ses frères. Ces derniers faisaient, de temps à autres, du commerce avec les femmes de leur entourage. Yossef qui était un grand Tsadik et qui s'éloignait du moindre soupçon de faute, les accusait, donc, de la transgression en question car, pour lui, il était impossible d'en être épargné.
4. J'ai, ensuite, trouvé une réponse identique à celle-ci dans le Zohar [volume 1, page 182a] rapporté par Rabbi Ména'hem Mendel Kasher, l'auteur du Torah Chléma [volume 2, page 1395].
L'une des trois fautes que Yossef "voyait" chez ses frères était la consommation de la chair d'un animal retiré alors qu'il est en vie. Le Zohar se demande : "Comment était-ce possible que les frères de Yossef transgressaient cette faute - N'est-ce pas l'une des 7 lois transmises à Noa'h et que tous respectaient ?"
Le Zohar de répondre : "Ce que rapportait Yossef n'était qu'une interprétation de ce qu'il voyait."
Exemple : Yossef se considérait comme un Ben Noa'h mais les frères se considéraient comme des Bné Israël, bien que la Torah n'avait pas encore été donnée.
De suite après la Che'hita, alors que l'animal était, encore, en vie, ils retiraient un morceau de chair de la gorge afin de le griller et de le consommer après la mort de l'animal. Ceci est permis pour les Bné Israël [car il y a eu la Che'hita et l'animal n'est plus en vie au moment de la consommation] mais strictement interdit pour les Bné Noa'h [car le morceau de chair a été retiré alors que l'animal était encore en vie]. Voir Talmud, 'Houlin 33a.
Seconde réponse
Les frères de Yossef avaient des serviteurs. Yossef voyaient chez ces derniers les fautes précitées [et non chez ses frères]. Il pensait, à tort : "Si les serviteurs transgressent ces fautes, il en est, certainement, de même pour leurs maîtres".
Voir Torah Chléma, volume 2, page 1395, fin de la note 36 au nom du Rokéa'h.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.