Bonjour monsieur le rabbin,
Les femmes juives participent-elles avec les hommes à table au repas de Pessa'h, ou cela dépend-il si elles sont Ashkénazes, Séfarades, ou orthodoxes ?
Merci de votre réponse, elle est très importante pour moi.
Bonjour,
Les femmes ont l'obligation d'accomplir toutes les Mitsvot du soir du Séder, au même titre que les hommes : le Kiddouch, la consommation d’un Kazaït de Matsa, à plusieurs reprises durant la soirée, consommation du Karpass, Maror, Korekh, Afikoman, raconter la sortie d’Egypte en lisant la Haggada, boire 4 verres de jus de raisin à certains endroits bien précis de la Haggada, interdiction de consommer du ‘Hamets durant toute la fête, etc.
Explications :
Généralement, les femmes sont exemptées des Mitsvot positives dont l'accomplissement est limité à un temps donné [Ex : Téfilines, Soucca, Loulav, Tsisit, etc.]. Elles sont néanmoins tenues d'accomplir ces Mitsvot, car, lorsque nos Sages les ont instituées, ils les ont imposées aussi aux femmes, parce qu'elles aussi ont eu part aux miracles de la sortie d'Egypte : 1. Elles couraient le même danger que les hommes, et 2. Par leurs mérites, elles furent celles qui ont déclenché la délivrance.
Ceci est mentionné explicitement dans le Choul'han ‘Aroukh Ora’h ‘Haïm, chapitre 472, Halakha 14.
Il en est de même pour la consommation de la Matsa qui est une Mitsva de la Torah. En effet, cette obligation est liée dans le verset à l'interdiction de manger du 'Hamets [voir Chémot 12, 15], et cette dernière interdiction s'applique aussi bien aux hommes qu'aux femmes. Voir Choul'han ‘Aroukh Harav, chapitre 472, Halakha 28.
En ce qui concerne la Hésséba - être allongé sur le côté gauche pour la consommation de certains aliments durant le Séder
Selon la Halakha, les femmes ne sont pas tenues d’être allongées sur le côté gauche lors de la consommation de certains aliments durant le Séder. Voir Choul'han ‘Aroukh Ora’h ‘Haïm, chapitre 472, Halakha 4 et Choul'han ‘Aroukh Harav, chapitre 472, Halakha 10.
Trois raisons essentielles sont rapportées par nos maîtres :
1. Pour la femme, être allongée au moment du Séder n'est pas un signe de liberté, car, durant l'année [à l'époque où l'on s'allongeait], elle n'était que très rarement dans une telle position. Rabbénou Manoa’h sur Rambam Hilkhot ‘Hamets Oumatsa, chapitre 7, Halakha 8.
2. Une femme mariée doit avoir une conduite respectueuse en présence de son mari. La position allongée n'est pas adéquate avec le respect qui lui est dû. Rachbam sur Talmud Pessa’him 108a, passage Icha et Méiri ibid.
3. Généralement, les femmes sont très occupées durant le repas. Elles doivent être à la disposition des membres de la famille et veiller aux besoins de chacun. Pour éviter de leur causer un dérangement, nos Sages les ont dispensées d'être allongées durant le Séder. Rabbénou Manoa’h sur Rambam Hilkhot ‘Hamets Oumatsa, chapitre 7, Halakha 8.
Cependant, dans les communautés Séfarades [et certaines communautés Ashkénazes], les femmes s'efforcent d'accomplir cette Mitsva. Certains de nos maîtres disent que cela est dû au fait que les maris ne voient plus dans une telle façon d'agir un manque de respect. Voir Kaf Ha’haïm, chapitre 472, passages 26 et 28.
En cas d'oubli
Elles ne sont pas tenues de consommer, de nouveau, les aliments ou les verres de jus de raisin. Rav Chlomo Amar dans Haggada Miyamim Yamima, page 41.
D'après certains, elles sont tenues de consommer à nouveau la Matsa ou le verre de jus de raisin. Voir Or Létsion, volume 3, chapitre 15, Halakha 2.
Dans les communautés Ashkénazes, les femmes ne consomment pas de nouveau la Matsa ou le verre de jus de raisin.
Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu'Hachem vous protège et vous bénisse.