Bonjour Rav,
A partir de quel âge les enfants doivent-ils être debout pendant le Kiddouch du vendredi soir ? Peut-on convenir à partir de 5 ans ?
A partir de 5 ans, les enfants sont-ils autorisés à venir au Kiddouch les bras et épaules découverts ? Quelle est la préconisation ?
Qu'est-il possible de tolérer ou d'éviter absolument pour leur bonne éducation ?
Votre réponse sera affichée dans notre synagogue, elle fait l'objet de débats et personne n'arrive à trancher.
Merci.
Bonjour,
1. La table de Chabbath doit, d’abord et avant tout, être un lieu joyeux et chaleureux où les enfants se sentent heureux.
Si l’enfant voit et ressent le [vrai] bonheur et la [vraie] joie qu’éprouvent ses parents lorsque le Chabbath et les fêtes approchent, il sera sûrement influencé par l’état d’esprit général et sera mené, de lui-même, à les imiter et à se conduire en bonne et due forme.
Si l’enfant sent que ses parents sont vraiment sincères, il fera tous les efforts pour se plier à leurs exigences - les exigences de notre Torah.
On ne doit jamais forcer un enfant à accomplir les Mitsvot !
Le but du ‘Hinoukh est de le sensibiliser aux Mitsvot afin qu’en grandissant, il les accomplisse avec enthousiasme et joie.
2. Assez souvent, il faut faire preuve de génie et réfléchir mûrement à la manière de rendre l’accomplissement des Mitsvot agréable et joyeux, sans en faire un moment de tension ou de stress.
3. Le Rambam nous enseigne que les récompenses contribuent énormément à conquérir le cœur des enfants.
D’ailleurs, dans le Talmud Pessa’him 108b, il est dit que le soir du Séder, il faut distribuer des cadeaux aux enfants pour les garder éveillés.
C’est une Halakha rapportée dans le Choul'han ‘Aroukh - Ora’h ‘Haïm, chapitre 472, Halakha 16.
Le Rav Mattityahou Salomon dit :
Nous déduisons de cette manière de faire qu’assez souvent, il ne suffit pas d’inciter, techniquement, les enfants à faire les Mitsvot, il faut leur offrir la possibilité de découvrir leur Néchama et leur beauté intérieure.
Si l’enfant ignore le vrai sens du Kiddouch [ce que beaucoup d’adultes ignorent, également], il ne comprendra pas pourquoi il faut être habillé différemment des héros qu’il aperçoit dans ses bandes dessinées ou sur les écrans.
En d’autres termes, le ‘Hinoukh consiste à se concentrer sur l’avenir de l’enfant plutôt que sur le présent.
Un jour, le petit garçon de Rabbi Ya'acov Kamenetski, un géant de la Torah, grimpa sur la table de la salle à manger et se mit à danser dans tous les sens.
Rabbi Ya'acov discutait avec un invité non loin de la « piste de danse », mais resta silencieux.
L’invité s’écria : « Pourquoi cet enfant est-il autorisé à danser sur une table ? Est-ce du ‘Hinoukh ? ».
Rabbi Ya'acov expliqua avec des yeux brillants :
« Le ‘Hinoukh consiste à créer des limites permettant à l’enfant de ne pas reproduire, plus tard, des comportements interdits ou indésirables. Je vous garantis que cet enfant, lorsqu’il grandira, ne dansera jamais sur les tables [sauf à Pourim] ».
Cette histoire mérite de nombreux commentaires, mais ce n’est pas le moment. L’idée essentielle qui en découle :
Parfois, il faut savoir fermer les yeux et ouvrir son cœur.
A présent, nous sommes en mesure de répondre à vos questions :
Votre première question est :
« A partir de quel âge les enfants doivent-ils être debout pendant le Kiddouch du vendredi soir ? Peut-on convenir à partir de 5 ans ? »
Réponse :
A partir de l’âge où ils ne ressentent pas qu’il s’agit d’une contrainte. Même à 8 ans.
Votre seconde question est :
« A partir de 5 ans, les enfants sont-ils autorisés à venir au Kiddouch les bras et épaules découverts ? »
Réponse :
Oui, s’ils ressentent qu’il est contraignant d’être habillé autrement.
S’il s’agit de filles âgées de plus de 8 ans : elles doivent se couvrir les épaules et la partie haute du bras, jusqu’aux coudes, afin qu’il soit possible de réciter le Kiddouch [d’après certains, il faut faire attention dès l’âge de 3 ans]. Voir Halakha Broura, volume 5, page 46, Halakha 17 et Pisské Techouvot, chapitre 75, passage 8.
Si elles ne comprennent pas l’importance de cette Halakha, le papa fermera les yeux ou dirigera, légèrement, son visage dans une autre direction. Il en sera de même pour tous ceux qui doivent s’acquitter du Kiddouch. D’après certains, les femmes n’ont pas l’obligation de tourner le visage. Voir Halakha Broura, volume 5, page 32 et Pisské Tchouvot, chapitre 75, passage 3.
N’oublions surtout pas que les enfants sont toujours très fatigués le vendredi soir - comme les parents :) et qu’ils ne sont pas toujours perméables aux messages qui leur sont adressés.
Vous concluez :
« Votre réponse sera affichée dans notre synagogue, elle fait l'objet de débats et personne n'arrive à trancher ».
Remarque :
Tout n’a pas été dit à ce sujet, car je ne connais pas la taille des murs de votre synagogue.
Chabbath Chalom !
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.
Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.