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Le Séfer Torah de Rachi possède un Vav en plus ?!

Rédigé le Jeudi 13 Avril 2017
La question de Jeremy L.

Chalom Rav,

Le Séfer Torah est transmis de génération en génération sans aucune altération, depuis Moché sur le Sinaï, ce qu'enseigne la première Michna du Pirké Avot, et le Midrash dit que si toutes les nations s'assemblaient pour déraciner une lettre de la Torah, elles n'y arriveraient pas.

Pourtant...

Dans le commentaire de Rachi (édition biblieurope) sur la Paracha Térouma 25, 22, il est dit la chose suivante : "Le Vav conjonctif est superflu et négligeable ; (le Séfer Torah de Rachi possédait ici un "Vav" mais pas le nôtre)".

Comment se fait-il que le Séfer Torah de Rachi possède (au moins !) un Vav en plus ?

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
39955 réponses

Bonjour,

Le même phénomène se trouve dans Béréchit, chapitre 25, verset 6.

Rachi dit : « Le mot Pilagchim est écrit sans aucun Youd ». Midrash Rabba, chapitre 61, passage 4 sur Béréchit.

Ceci est étonnant car dans les Sifré Torah que nous possédons, il est écrit avec deux Youd - le premier, après la lettre  et le second, après la lettre Chine.

Rabbi David Ibn Zimra et Rabbi Chlomo Ben Aderet rapportent de nombreux autres exemples à ce sujet [le mot Vaassimème dans Dévarim, chapitre 1, verset 13, etc.].

Leur réponse est la suivante :

Il n’y a pas de règles générales, mais chaque question doit faire l’objet d’une analyse profonde et minutieuse.

A certaines époques de l’histoire [déjà dans Massékhet Sofrim, à l’époque de nos Sages], il y a eu certains doutes à propos de l’écriture de certains mots.

C’est une chose naturelle et compréhensible.

Parfois, ce sont des scribes peu perspicaces qui se permettaient de corriger [à tort] certains mots en se basant sur certaines explications figurant dans les écrits de nos Sages.

A chaque fois, il faut étudier le cas à la lueur des enseignements de nos Sages dans le Talmud et les Midrashim et se baser sur la majorité des livres.

Voir Radbaz [responsa - Rabbi David Ibn Zimra 1479-1573], volume 4, question 101 [1172], Hakdama Lésefer Min’hat Chay [Rabbi Yédidya Chlomo Réphaël Nortsi], Min’hat Chay sur Chémot, chapitre 25, verset 31, Divré ‘Hakhamim [Rav Chalom Its’hak Halévi], Yoré Déa, question 27, Michné Halakhot, volume 11, question 114, passages 37-41,

En ce qui concerne votre question :

Apparemment, le Even Ezra ainsi que le ‘Hizkouni possédaient des livres où il y avait la lettre Vav en question.

Cependant, de très nombreux commentateurs s’opposent à cela car la lettre Vav ne figure pas dans tous les livres « de qualité ».

Voir Avi Ezer sur Even Ezra, Réèm [Rabbi Eliyahou Mizra’hi], Min’hat Chay, Pirouch Hariva, etc.

D’autre part, nos maîtres font remarquer que le passage du Rachi auquel vous faites allusion, ne figure pas dans de nombreuses éditions, et dans certaines autres, elle apparait entre parenthèses ; ce qui prouve bien que Rachi aurait changé d’avis.

Voir Torah Chléma sur Chémot, chapitre 25, verset 22, note 157.

Il est intéressant de noter que dans nos Sifré Torah dans Bamidbar, chapitre 7, verset 1, le Mot - כלות - Kalot est écrit avec un Vav alors que nos Sages [Midrash Rabba chapitre 12, passage 10 sur Bamidbar] affirment qu’il s’écrit - כלת - sans Vav.

A ce sujet, voir Beth-Yossef sur Yoré Déa, chapitre 275 et Or Ha’haïm sur Bamidbar, chapitre 7, verset 1 et Cha’aré Aharon sur Béréchit, chapitre 25, verset 6.

Certains de nos maîtres mentionnent le fait que Rachi vivait en France et que les Sifré Torah qui se trouvaient dans son entourage étaient, à quelques endroits, différents de ceux qui se trouvaient dans d’autres pays. Voir Atéret Paz [Rabbi Pin’has Zavi’hi], volume 1, tome 3, Even Haézer, question 7, note 1. Grâce à ce qui est dit au début de cette réponse, il est possible de comprendre cela.

Attention, tout n’a pas été dit à ce sujet.

Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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