Chalom Rav,
Dans la Guémara 14b, on lit que le peuple n'accepta pas le décret d'Hillel et Chamay.
Pouvez-vous m'en dire plus sur le fait que le peuple puisse refuser des décrets de grands 'Hakhamim ?
Comment cela se traduit de nos jours ?
Merci.
Bonjour,
Apparemment, vous faites allusion au passage du Talmud Chabbath 14b [six lignes avant la fin de la page].
Attention ! Il ne s'agit absolument pas d'un refus d'honorer les géants de l'époque !
Parfois, les grands de la génération ordonnent un décret ou prévoient une instauration, mais l'ensemble du peuple n'est pas - encore - en mesure de s'y soumettre étant donné les habitudes déjà encrées profondément et les gros efforts que cela demande pour s'accoutumer / se familiariser à un nouveau mode de vie. Voir Talmud Baba Kama 79b, Talmud Avoda Zara 36a, Talmud Horayot 3b, Pné Yéhochou'a sur Talmud Chabbath 14b et Tossefot, passage Éla sur Talmud Guitin 36b.
D'ailleurs, avant que les membres d'un Beth Din ordonnent un décret, ils doivent mûrement réfléchir avant de le diffuser. Voir Talmud Baba Batra 60b, Rambam, Hilkhot Mamrim, chapitre 2, Halakha 5.
Plus encore : si un décret fut diffusé et qu'après une certaine période on s'aperçoit que la majeure partie de la communauté ne s'y est pas habituée, le tribunal n'a pas le droit de l'imposer et doit tout faire pour revenir sur sa décision. Voir Rambam, Hilkhot Mamrim, chapitre 2, Halakha 6-7.
Exemple : le pain du boulanger non-juif [si tous ses composants sont cachères]. Voir Choul'han 'Aroukh - Yoré Déa, chapitre 112, Halakha 2.
Il va sans dire que cela n'était envisageable que si les membres des tribunaux voyaient qu'il ne s'agissait vraiment pas de négligence ou de dépréciation.
Certains des grands tribunaux ne dévoilaient pas la raison des décisions / instaurations durant 12 mois afin qu'elles s'installent correctement dans la communauté. C'est uniquement ensuite que des explications étaient données. Voir Talmud 'Avoda Zara 35a et Talmud Yérouchalmi - 'Avoda Zara, chapitre 2, Halakha 7.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.