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Le boucher laisse la viande sans surveillance

Rédigé le Jeudi 25 Janvier 2018
La question de Anonyme

Chalom Rav,

Dans certains supermarchés Cachères, on trouve parfois un coin boucherie avec un boucher juif qui vend de la viande fraîche.

1) Est-ce que, si le boucher quitte ses étales sans surveillance un instant pour aller à un autre endroit du supermarché ou pour aller dans l’arrière boutique, cela pose un problème de Bassar Chénit'alèm Mine Ha'ayin, et la viande devient Tarèf (sachant qu’il peut y avoir des clients non-juifs présents dans le magasin ou que le supermarché emploie des non-juifs qui travaillent dans le supermarché) ?

2) Même question si la viande est déjà présente le matin sur les étales du coin boucherie, que le responsable du supermarché est dans le supermarché, mais que le boucher arrive plus tard à son coin boucherie ?

Merci.

La réponse de Rav Avraham GARCIA
Rav Avraham GARCIA
8142 réponses

Chalom Ouvrakha,

Il est difficile de répondre sans connaître les détails des faits, mais il semblerait que, dans les deux cas, la viande reste permise.

Pour ne pas qu'il y ait d'erreur, je vais vous donner les lois essentielles de "Bassar Chénit'alèm Mine Ha'ayin", et vous constaterez de vous-même que cette viande est permise.

La viande peut être autorisée uniquement si l'une des trois conditions suivantes est respectée (voir Choul'han Aroukh Yoré Déa 63) :

- La viande peut être reconnaissable, car elle a été coupée de manière spéciale

- La viande est enveloppée ou scellée avec un cachet, c'est-a-dire fermée (avec le label de Cacheroute, par exemple)

- La viande est reconnaissable à l'apparence.

Néanmoins, si le juif peut rentrer et sortir lorsque bon lui semble, ou que le non-juif ne sait pas qu'il s'est absenté, la viande n'est pas cataloguée comme "Nit'alèm Mine Ha'ayin" (voir Choul'han Aroukh Yoré Déa 118 et 119). Il me semble que ce détail répond à votre question, et la viande est permise, car le juif peut rentrer à chaque instant (et s'il y a des caméras de surveillance auxquelles il aurait accès, cela nous ajoute une dérogation supplémentaire).

Par contre, si le juif fait savoir au non-juif qu'il va devoir s'absenter pendant une heure par exemple, et que cela offrirait assez de temps au non-juif pour réaliser un échange entre la viande Cachère et celle qui ne l'est pas, cette viande sera interdite si elle ne remplit pas l'une des trois conditions citées plus haut (Choul'han Aroukh susmentionné).

Enfin, si le non-juif en question est le directeur du magasin ou l'un des travailleurs (non pas les clients), puisqu'il risquerait de perdre son poste (Mara Oumanout) s'il se fait attraper en flagrant délit, nos Sages n'ont pas mis d'interdiction (voir responsa Na'halat Chiva' 75, Pa'had Its'hak du Rav Its'hak Lompronti 302, et responsa Techouvot Véhanhagot 2-372). Là aussi, je pense que c'est le cas de votre deuxième question, et la viande reste permise.

Kol Touv.

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