Bonjour Rav,
Pourriez-vous m'expliquer pourquoi le Lachone Hara' (médisance) équivaut aux 3 fautes les plus graves (meurtre, idolâtrie et débauche) ?
Merci.
Bonjour,
L’enseignement en question se trouve dans le Talmud ‘Erkhine 15b. Il est rapporté dans la Halakha par le Rambam dans Hilkhot Déot, chapitre 7, Halakha 3.
Nos maîtres et, notamment, le Rivach [Rabbi Its’hak Barchechat / 1326-1408], disent qu’il ne faut pas le prendre à la lettre.
Voir Rivach, réponse 171 [milieu de la réponse].
On ne se laisse pas tuer pour éviter de transgresser cette faute [d'après certains décisionnaires : sauf si cela fera honte à autrui - voir Talmud Sota 10b et Tossefot, passage Noa'h, Rachach et Cha'aré Techouva, partie 3, passage 139].
Nos Sages se prononcent de cette manière afin que l’on ait conscience de la gravité de la faute du Lachone Hara’.
Dans le même ordre d’idée, Rabbi Akiva dit : « Quiconque ne rend pas visite au malade est considéré comme s’il l’avait tué ».
Voir Talmud Nédarim 40a et Rambam, Hilkhot Avel, chapitre 14, Halakha 4.
Il y a, tout de même, une similitude entre les trois fautes et le Lachone Hara’.
Le Lachone Hara’ s’apparente à l’idolâtrie, car l’auteur se prend pour un dieu ayant l’intention de changer la face du monde par ses méchantes paroles.
Celui qui dit du Lachone Hara’ brise toutes les limites. Il ne fait pas les efforts pour se contenir et laisse sortir de sa bouche tout ce que bon lui semble. Ce mauvais trait de caractère est à l’origine des relations interdites où le fauteur brise, également, toutes les limites de la pureté.
Le Lachone Hara’ peut faire tellement honte à autrui que cela peut entraîner sa mort. Même si cela n’entraîne pas une mort physique, cela peut causer une gêne tellement insupportable que celui à propos de qui on a parlé se considérera comme mort - La honte n’est-elle pas à l’origine de nombreux suicides ?
Tout n’a pas été dit à ce sujet.
Nous sommes à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.