Bonjour Messieurs les Rabbanim,
Dans le Choul'han Aroukh, il est stipulé que "l'on n'enterre pas un impie à côté d'un juste".
Dès lors, comment est-il concevable que la tête d'Essav repose près du genou d'Its'hak ?
Bonjour,
En effet, la Halakha que vous mentionnez se trouve dans le Choul'han ‘Aroukh - Yoré Déa, chapitre 362, Halakha 5.
Le Midrash auquel vous faites allusion est mentionné dans le Talmud Sota 13a, dans le Targoum Yonatan ben Ouziel sur Béréchit, chapitre 50, verset 13, ainsi que dans Pirké Dérabbi Eliezer, fin du chapitre 39 [dans certaines éditions : chapitre 38], ainsi que dans d’autres écrits de nos maîtres.
En ce qui concerne votre question, il y a plusieurs réponses.
En voici quelques-unes.
Première réponse
Au moment de l’enterrement de Ya'acov Avinou [2255 après la création du monde], la Torah n’a pas encore été donnée [2448]. Donc, cette restriction n’était pas en vigueur.
Seconde réponse
Dans Pirké Dérabbi Eliezer, fin du chapitre 39 [dans certaines éditions : chapitre 38], il est mentionné que la tête d’Essav a roulé jusque dans la « Mé’arat Hamakhpéla ». Il n’est pas mentionné que sa tête se trouve « près du genou de Ya'acov ».
Il est marqué, cependant, que les yeux d’Essav sont tombés sur les pieds de Ya'acov, car il a envié [avec ses yeux] ce qui ne lui appartenait pas.
Dans le Targoum Yonatan ben Ouziel sur Béréchit, chapitre 50, verset 13, il est mentionné que la tête d’Essav a roulé jusqu’à la poitrine de son père Its’hak [qui a prié pour lui - voir Pirké Dérabbi Eliezer, fin du chapitre 39 - dans certaines éditions : chapitre 38].
Quoi qu’il en soit, il semblerait évident que les membres de la famille présents n’ont pas placé sa tête à quelques centimètres de Ya'acov Avinou.
Troisième réponse
Nos maîtres disent que la tête d’Essav est enterrée dans la grotte où se trouvent nos pères et nos mères, car elle était encore « bien ». C’est uniquement son cœur et ses actions qui se dirigeaient vers le mal.
Essav n’a pas réussi à surmonter le mal et agir conformément à ses « connaissances » qui étaient parfaites [il excellait dans la Mitsva de Kiboud Av Vaèm, ce qui prouve une certaine « perfection »].
Il s’agit là d’une idée assez profonde, mais suffisons-nous de cela pour l’instant.
Voir :
Kountrass Béinyané Yémé Ha’hanouka Oubéinyané ‘Hodech Adar OuPourim [Rav ‘Hanokh Eïnekh Karlensteïn], pages 78-79,
Rav Aharon Kotler dans Michnat Rabbi Aharon, volume 4, pages 275-276.
Tout n’a pas encore été dit à ce sujet, mais, Bé’ézrat Hachem, je vous ferai part d’autres détails dans un futur plus ou moins proche.
Je suis à votre disposition, Bé’ézrat Hachem, pour toute question supplémentaire.
Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.